Anne-Sophie Le Bigot, guide-conférencière à Tours, distille les anecdotes depuis 10 ans
Publié le 17-10-2024 13:39:11 Modifié le 17-10-2024 14:32:44
#VisMaVille Depuis plus de dix ans, Anne-Sophie Le Bigot est guide-conférencière pour la ville de Tours. Avec des enfants, des Tourangeaux, des touristes, elle arpente les rues. Et elle n’a qu’un seul mot d’ordre : rester curieuse !
Le métier de guide-conférencier a poursuivi Anne-Sophie tout au long de sa vie. Dans sa petite bourgade des Deux-Sèvres, d’abord où, au nom de la municipalité et de manière un peu artisanale, elle présentait la commune aux curieux. Dans sa ville d’adoption en Bourgogne ensuite, où elle a franchi le pas de manière professionnelle pour la première fois. Ici, à Tours, enfin, où elle exerce depuis plus de dix ans.
C’est un métier de contact, presque de représentation, guide-conférencier. On est celui qui tient le parapluie et que tout le monde suit. Elle se dit pourtant plutôt timide, Anne-Sophie. « Au début, j’étais un peu mal à l’aise quand je devais aborder un groupe… », confie-t-elle. Après vingt années de pratique, évidemment, les choses se sont un peu arrangées.
C’est même cet aspect humain, ces rencontres qu’elle apprécie particulièrement dans son métier. « Très souvent, au cours des visites, il y a des gens qui me disent qu’ils habitent à Tours depuis des années, qu’ils passent dans le quartier tous les jours et qu’ils n’avaient jamais remarqué cette maison ou emprunté cette rue… »
Et on sent qu’elle est heureuse de leur faire découvrir leur ville sous un autre aspect. Et puis, elle aussi, elle apprend. Anne-Sophie n’en finit jamais de se documenter pour enrichir ses visites, pour en construire une nouvelle ou pour imaginer un itinéraire différent. « Avant de commencer la visite, je demande toujours d’où viennent les gens. Et, ensuite, j’essaie de tisser des liens entre leur ville et ce qu’ils peuvent voir ici. Et cela nous enrichit les uns et les autres. »
Pas de lassitude, donc, ni de sentiment de routine. Il se trouve toujours une petite découverte, un échange particulier ou une question inédite pour créer la nouveauté. Et elle peut compter sur les jeunes visiteurs, ceux des écoles, des collèges et des lycées pour entretenir la flamme. « Les enfants ont souvent une vraie soif de découverte, surtout ceux de la périphérie de Tours qui, parfois, ne sont jamais venus en centre-ville. Ils veulent tout savoir et les questions partent dans tous les sens tout de suite ! »
Et parfois même, au cours d’une de ces visites, le déclic se produit. Comme cette fois où un de ces jeunes est revenu lui dire, plusieurs années plus tard, qu’une de ses visites lui avait « ouvert un monde » et qu’il avait décidé de se lancer, ensuite, dans des études d’histoire de l’art. « Transmettre, c’est ça l’important… », confie-t-elle modestement.
Avec un sourire, Anne-Sophie précise qu’elle fait partie des « vieilles cartes ». Entendez, les accréditations obtenues avant la réforme de la profession. Il fallait alors un Bac +3 et une bonne dose de curiosité pour devenir guide-conférencier. Sa licence de droit en poche, Anne-Sophie n’en manquait pas. Elle est bien loin du droit aujourd’hui, mais sa curiosité en revanche, elle la cultive tous les jours.
Matthieu Pays