Architecte des Bâtiments de France : "Veiller sur la ville et le patrimoine de demain"
Publié le 11-10-2019 07:34:46 Modifié le 08-10-2019 10:38:48
#VisMaVille L’Architecte des Bâtiments de France Régis Berge est un gardien des monuments et secteurs patrimoniaux, qui regarde vers l’avenir des villes et villages de Touraine. De chantier en réunion, ses journées ne se ressemblent pas.
Ce matin-là, Régis Berge arpente la rue Nationale avec les services de la municipalité. Mission du jour : valider la couleur des futurs réverbères. La question semble anodine, mais pour l’Architecte des Bâtiments de France arrivé à Tours en juin dernier, il en va de tout l’équilibre visuel de cette artère majeure.
Alors, oui, il est l’homme qui viendra vous taper sur les doigts si vous avez choisi une couleur de volets un peu trop olé-olé au centre de Tours, secteur sauvegardé. Mais avec l’équipe de dix personnes de l’Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine, sa mission ne se niche pas (seulement) dans ces détails : « Notre rôle est de veiller au respect des règles urbaines, qui permettent d’insérer harmonieusement un projet dans la ville. »
Lors de ses rendez-vous avec les municipalités et les maîtres d’oeuvres, publics ou privés, l’Architecte des Bâtiments de France (ABF, pour les intimes) accompagne donc les projets dès l’étude des plans. « J’aime ce dialogue avec les architectes, au stade de l’avant-projet, pour faire en sorte qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, et contribuer à la constitution du patrimoine de demain. »
Chantier des Portes de Loire, plans de rénovation des Halles, réunion pour le choix des sites « d’architecture contemporaine remarquable » à labelliser, où l’on retrouve les grands ensembles des Rives du Cher ou la chapelle Saint-Martin du quartier Monconseil… Notre ABF n’est décidément pas homme du passé, comme le voudrait le cliché. Quand il s’occupe des monuments d’hier, c’est donc les pieds ancrés dans le présent.
On le suit ainsi dans les travées de la cathédrale Saint-Gatien et au cloître de la Psalette, monuments historiques qu’il connaît comme sa poche, puisque l’Unité doit en assurer l’entretien et la sécurité. Là, il se passionne tout autant pour les reliques médiévales que pour les vitraux contemporains, témoins de leur époque. De retour sur le parvis, Régis Berge s’interroge : que deviendra l’ancienne clinique Saint-Gatien ? « Les cyclotouristes ne savent pas où faire leur pause, il n’y a pas de commerces… On peut tout repenser, imaginer un café, des boutiques… pour favoriser un vrai espace de vie. »
Car derrière le bâti, c’est l’humain qui émerge, au cœur du métier.
Textes et photos : Maud Martinez