Aymeric Rouillac, le commissaire-priseur dénicheur de trésors
Publié le 16-05-2024 13:52:35 Modifié le 14-05-2024 10:55:50
#VisMaVille Paris-Match, puis C’est à Vous à la télé et les Grosses têtes à la radio. Aymeric Rouillac est partout. Pourquoi ? Parce qu'il mettra bientôt aux enchères le scooter des amours adultères de François Hollande. En attendant, on a rencontré ce commissaire-priseur passionné, dénicheur de trésors.
Lorsqu’on feuillette le catalogue de la vente annuelle de la maison Rouillac au château d’Artigny, le scooter présidentiel n’est pas seul à attirer l’œil. « Ça, c’est un piège à selfie ! », sourit le commissaire-priseur. L’objet concerné ? La réplique à taille réelle, en acajou massif doré à la feuille, du trône de Bokassa. Des paysages peints par Brueghel (père et fils), le dernier portrait réalisé par Renoir, un dessin de Picasso, la trousse du barbier de Louis XI, un manuscrit d’Alfred Jarry…
Au total, 300 objets seront mis en vente le 26 mai prochain, sous des faux-airs de bric-à-brac de luxe. « Cette vente, c’est une année de travail pour toute notre équipe, explique en effet le commissaire-priseur, qui reçoit dans son bureau tourangeau. C’est la face émergée de l’iceberg, car derrière il y a tout un tas de missions. »
Chaque mercredi, tout au long de l’année, des dizaines de Tourangeaux défilent ainsi dans les bureaux du boulevard Béranger. On vient souvent de plus loin, pour faire estimer un objet gardé au grenier ou un tableau hérité d’une vieille tante, avec l’espoir d’avoir trouvé la poule aux oeufs d’or. « Nous avons commencé ces expertises gratuites il y a quarante ans, dans l’idée de partager nos connaissances. Et si on y réfléchit, avec environ 5000 demandes d’expertises par an, et 10 enchères ayant dépassé le million d’euros en quatorze ans, cela fait plus d’une chance sur 10 000 de gagner… Mieux que l’EuroMillions ! »
L’argument fait mouche, et on regarde tout à coup d’un autre œil ce vase de famille qu’on trouve laid, mais qui pourrait rapporter gros, qui sait ? Pour le savoir, tout un travail sera mené en coulisses. Récolter toutes les informations possibles et imaginables sur l’objet, faire appel à des experts, comparer avec d’autres objets similaires pour réussir à fixer un prix…
Les deux tableaux de Brueghel qui seront vendus à la fin du mois ont nécessité un déplacement en Allemagne auprès d’une experte teutonne. Deux avions, trois trains, pour avoir confirmation de leur valeur.
Mais parfois, c’est à la sortie de l’école, à Tours, que tout se joue : un parent d’élève montre au commissaire-priseur un bracelet qu’il pense en toc. Aymeric Rouillac l’informe qu’il s’agit de 300 diamants véritables montés en bijou. Bingo ! La chasse au trésor qu’affectionne tant Aymeric Rouillac suppose ainsi plus ou moins de péripéties selon les situations.
Lorsqu’on l’écoute raconter avec passion le récit de vie des objets à la manière d’un Père Castor dont on écoutait jadis les belles histoires, ou qu’on le voit manier le marteau devant un public d’acheteurs et de curieux, une certitude s’empare de nous : il aime aussi bien l’Histoire que mettre en scène dans le théâtre de la salle des ventes les histoires des objets présentés. Le marteau devient baguette, et le commissaire un chef d’orchestre au bagout hors-pair. Prochaine représentation : le 26 mai !
Emilie Mendonça
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