Ces jeunes qui vont changer Tours

Publié le 04-04-2012 06:45:30 Modifié le 04-04-2012 06:45:30 Par tmv

Ils n'ont pas trente ans, ils s'engagent, ils ont des idées et ils sont passionnés. Portrait de huit jeunes tourangeaux en devenir.

Ces huit-là n’ont pas trente ans mais ils ont des idées et ils sont passionnés, alors ils s’engagent. Portrait de ces Tourangeaux en devenir.


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Julien Dargaisse, 26 ans : Entrepreneur 2.0

Julien Dargaisse (Photo tmv)

Il pourrait bien être le Steve Jobs de demain. C’est exagéré ? En tout cas, il a le profil : souriant, commercial, intelligent et dévoué à 100% à sa jeune entreprise web et à ses projets de développer l’économie numérique à Tours. Julien a lancé BuzzleMe courant avril, un nouveau réseau social, et, aujourd’hui, il commence à faire sérieusement parler de lui pour son projet de cantine numérique. Kesako? Très populaire aux États-Unis, une « cantine » c’est un lieu convivial où chacun peut travailler en louant le droit d’accès à l’espace pour la journée. Le but étant de rassembler des personnes avec des compétences différentes pour qu’elles se parlent, échangent, créent des projets ou simplement travaillent dans un cadre « détente », un peu à la manière de Google. Pour Julien, « il fait bon vivre à Tours et c’est tout près de Paris : c’est une ville parfaite pour installer sa start-up ». Tours, future Silicon Valley à la française, il y croit. Il a même posé la première pierre.

Rémi, 25 ans et Isadora, 24 ans : Flatteurs de papilles

Two Be Café (Photo tmv)

Un bar à desserts ? Qu’est-ce que c’est que ça? C’est l’idée un peu folle de Rémi et Isadora. Dans la ville qui a fait classer le repas gastronomique au patrimoine mondial de l’Unesco, cité du bon goût et de la tradition, ils ont décidé de ne proposer qu’une partie de repas à leurs clients, juste la fin : le dessert et le café. Et, comme la jeunesse ne manque pas d’audace, ils louent leurs murs à l’Institut du goût, juste derrière le Vinci, pierre taillée et poutres apparentes au menu. Au Two Be Café, on s’installe sur leurs belles chaises ou dans leurs larges canapés, on choisit son café ou son thé, son dessert (gastronomique ou plus simple), on feuillette tmv, on bavarde et on reste autant que l’on veut. C’est bizarre, mais ça marche…

Lucie Brisson, 25 ans : Chercheuse (qui le vaut bien)

Lucie Brisson (Photo tmv)

Elle ne voit pas bien ce qu’elle aurait pu faire d’autre, Lucie… Poser des hypothèses, aller « à la paillasse » (comme elle dit), mettre des trucs tout petits dans des tubes pour voir si elle avait raison, secouer le tout, attendre, resecouer, analyser, c’est toute sa vie. C’est de la bio, c’est de la recherche fondamentale. Et ça sert, en gros, à savoir comment les métastases du cancer se forment dans l’organisme. C’est là-dessus qu’elle travaille pour le moment, Lucie. Sur le cancer du sein, en particulier. Elle ne sait pas trop si tout cela trouvera une traduction concrète un jour, mais comme L’Oréal vient de lui attribuer sa prestigieuse bourse, on peut se dire que ses recherches ne doivent pas être complètement inutiles… Et elle, pas totalement dénuée de talent…

Pépiang Toufdy, 24 ans : Agitateur de culture urbaine

Pepiang Toufdy (Photo tmv)

Son truc, c’est d’amener la culture aux jeunes qui souvent n’y ont pas accès. Brillant, motivé et plein de projets, Pepiang fédère autour de lui et grâce à son association, Prod’cité, beaucoup de ses copains du Sanitas et pas mal de jeunes du quartier. Musicien tchadien, il est arrivé en France pour jouer avec son groupe Pyramide. Puis, il s’est installé au Sanitas, donc. Il s’est alors procuré une caméra, a tourné son premier film et gagné, en 2008, le concours Envie d’agir. Depuis, Pepiang Toufdy ne s’arrête plus. Il aide les groupes locaux à trouver des dates, met à disposition un local de répétition et a monté le festival Imag’in. Mais surtout, il continue son travail de réalisateur et vient de tourner un nouveau film qui raconte l’esclavage moderne d’une jeune tchadienne installée en France. Pepiang bouillonne, tourbillonne et entraîne avec lui une bonne partie de la jeunesse tourangelle.

Chill Bump, 28 ans : Groupe de hip-hop discret et hype

Chill Bump (Photo dr)

Faire du rap old school sans renier la Touraine ? Chill Bump l’a fait. En plus, c’est super-classe. Amis de longue date, les grands-mères de Miscellaneous (à droite sur la photo) et Bankal étaient voisines. Leurs mamans se connaissaient déjà avant qu’ils se mettent à rapper ensemble pour la première fois au collège, à Amboise. Après s’être forgés séparément une expérience dans le scratch et le rap, les deux compères se sont recroisés pendant une soirée à Tours. Déclic, Chill Bump est né. Le clip de leur premier morceau Lost in the sound (tourné rue Colbert !) est sorti en novembre dernier et a déjà été vu plus de 20 000 fois sur le net. Aujourd’hui, ils accumulent les compositions pour pouvoir commencer à faire des concerts d’ici cet été. Et si 2012 était placée sous le signe du hip-hop de Chill Bump plutôt que celui de la fin du monde ?

Marie Keruhel, 30 ans : Militante du naturel

Marie Keruhel (Photo tmv)

Petite, elle voulait sauver le monde, donner de quoi manger à toute la Terre. Aujourd’hui, elle tente de réintroduire la nature à Tours. Si déjà, elle arrive à faire changer les mentalités et les pratiques alimentaires des citadins, elle aura gagné. Créée l’année dernière, son association Biodivercity installe des ruches et des jardins partagés à Tours et dans l’agglomération. L’idée, c’est que les urbains se réapproprient la terre pour qu’ils accordent plus attention à ce qu’ils mangent. Marie et son association se développent jardin par jardin, ruche par ruche. En 2012, tous ses projets devraient se concrétiser. Elle en a d’ailleurs plusieurs à mettre en place pour Val Touraine Habitat, le bailleur social local.

Tiffany Descormiers, 18 ans : Reine de l’évasion

Tiffany Descormiers (Photo tmv)

On ne part pas tous avec les mêmes chances dans la vie. Elle le sait bien, Tiffany. Familles explosées, parcours scolaires en morceau… Elle sait bien d’où viennent les détenus de la maison d’arrêt. Depuis un moment déjà, avec l’association Genepi, elle donne des cours d’alphabétisation à ceux qui ne parlent pas français. Mais aujourd’hui, elle veut aller plus loin. Elle veut créer, derrière les barreaux, des ateliers d’improvisation théâtrale pour les détenus qui le demandent. « Beaucoup de personnes ont tendance à se blinder, en prison, à se renfermer. Exprimer les sentiments, c’est une des choses les plus difficiles dans ce contexte. L’impro, je pense que ça pourrait les aider », explique-t-elle. Elle a convaincu deux comédiens, elle a le soutien des intervenants en milieu carcéral et l’accord de l’administration pénitentiaire. Reste le financement : 1 000 € pour la première cession. Autant dire rien. Trop apparemment pour lui accorder une subvention…

 

Tags : Chill Bump jeunes Julien Dargaisse Lucie Brisson Marie Keruhel Pepiang Toufdy Tiffany Descormiers tmv Tours Two Be Café

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