Chroniques culture : BD à tout va, série échec et mat, le sens de la mélodie de Chevalrex...
Publié le 25-01-2021 08:13:19 Modifié le 19-01-2021 11:18:55
Cette semaine, on a fait le plein de BD et comics pour vous faire buller. Côté musique, place à Chevalrex ; côté lecture, Camila Sosa Villada nous transporte. Et on finit par une série à rattraper d'urgence si vous vous ennuyez !
LE COIN BD / COMICS
UNDISCOVERED COUNTRY
Les États-Unis ont fermé leurs frontières sans explication, ni avertissement. Lorsqu’une équipe d’émissaires part à la recherche d’un remède contre une pandémie mondiale (tiens donc…), elle doit alors lutter pour sa survie dans ce drôle d’endroit… Ce qui frappe en premier lieu, dans l’ouvrage de Scott Snyder et Giuseppe Camuncoli (éd. Delcourt), c’est ce sublime travail visuel. Les planches, d’une beauté folle, se dégustent et impressionnent. Pour le reste, cette dystopie à la croisée de Mad Max et Contagion, malgré sa narration parfois un peu surchargée, est un véritable voyage au sous-texte politique aussi perturbant qu’intéressant. Très réussi.
A.G.
LES BD DE LA SEMAINE
Avec « L’Apocalypse joyeuse » (éd. L’Association), Lewis Trondheim entraîne notre Lapinot préféré dans une aventure où collapsologues, météorites et angoisses existentielles font bon ménage. Tout simplement génial !
Le « 1984 » culte de George Orwell fait l’objet d’une magnifique adaptation (Grasset), signée Fred Nesti, qui fait toujours aussi froid dans le dos. Cette surveillance omniprésente s’incarne aujourd’hui sur tous nos réseaux sociaux et avec « 11407 vues » (Casterman), Brunner et De Gastold offrent une belle réflexion sur leur utilisation, à travers une histoire d’ados pas si anodine…
Quant à la folie des hommes, elle reste inépuisable : en témoigne « Les Indésirables » (Rue de Sèvres) de Kiki Hugues, une histoire émouvante d’une jeune Japonaise dans les camps d’internement sur le sol américain au début des années 1940. Enfin, avec « Patrick Dewaere » (Glénat), Bollée et Hrachyan signent le sublime portrait de cet acteur irremplaçable…
H.B.
LE CD
CHEVALREX – PROVIDENCE
Il va falloir définitivement ajouter le nom de Chevalrex, alias Rémi Poncet, dans les tablettes de la pop française lumineuse et incontournable. Au long de ces douze titres gravés sur Providence (Vietnam Label), il fait se succéder ambiances bucoliques et cavalcades ténébreuses avec un sens de la mélodie qui convoque aussi bien les fantômes d’Alan Vega que ceux de David Lynch. Sur des paroles pleines d’honnêteté, on se laisse petit à petit fondre dans cet univers inclassable.
H.B.
LE MAGAZINE
SOCIETY – PANDÉMIE
Le quinzomadaire a beau nous avoir habitués à des couvertures géniales, cette nouvelle Une de Society est tout bonnement parfaite. Ce numéro spécial « Pandémie saison 2 » reprend les codes des affiches de films de science-fiction (jetez un oeil à Macron…) pour traiter des récentes actus sanitaires. On aime particulièrement les faux avis de critiques (« Des acteurs indécis et un scénario bancal » !) qui ornent le haut de cette couv’qui mériterait d’être tirée en poster ! Côté lecture, inutile de dire que le sommaire et la rédaction nous régalent de nouveau. En kiosque jusqu’au 27.
A.G.
LE LIVRE
LES VILAINES, DE CAMILA SOSA VILLADA
Premier roman dans les milieux transgenres à Cordoba en Argentine, Les Vilaines (éditions Métailié) raconte sans détour, ni misérabilisme un univers plein de tendresse et de sang. Avec son écriture à la fois insolente et soyeuse, Camila Sosa Vilada vous emporte littéralement avec ce manifeste explosif, ce portrait d’une communauté hors du commun.
H.B.
A REVOIR
LE JEU DE LA DAME
Attention, bijou ! Pour les retardataires, il est toujours temps de découvrir Le Jeu de la dame, mini-série estampillée Netflix, située en pleine Guerre froide, dans laquelle Beth Harmon, une jeune femme, va faire sa place dans le monde international des échecs (un univers exclusivement masculin). Succès insolent à sa sortie, Queen’s Gambit (en V.O) est tout sauf un échec : intelligente, féministe, solide dans sa mise en scène, passionnante et emmenée par une Anya Taylor-Joy grandiose… Bref, un coup de maître qui met échec et mat une tripotée de séries de ces dernières années.
A.G.