Chroniques culture : comédie policière avec "Chou Fatal" et la sélection BD de la semaine
Publié le 17-03-2025 08:19:16 Modifié le 11-03-2025 15:26:51
LE ROMAN DE LA SEMAINE : CHOU FATAL
Une petite dose de cosy mystery, ça vous dit ? Élisabeth Segard est de retour pour une nouvelle fournée de comédie policière ! Celle qu’on a connue jadis comme journaliste à La Nouvelle République (avec, aussi, un passage par tmv) est désormais romancière et offre, avec ce « Chou Fatal » (éditions Calmann-Lévy) une troisième aventure pour son personnage de Violette Laguille après les précédents tomes « Une certaine idée du paradis » et « Un futur presque parfait ». (→ à lire aussi ICI)
Cette fois, direction le château de Valençay, où attendent macarons empoisonnés et coups fourrés. Alors que la mairesse de Mouy-sur-Loire, Claudine Imbert, est appelée à la rescousse pour devenir jurée d’un concours prestigieux de pâtisserie, rien ne se passe comme prévu et pire : on se retrouve même avec un cadavre sous le bras !
Ici, l’humour subtilement dosé (des notes de bas de page mordantes) se mélange aux codes du roman policier. L’écriture est vive, la mécanique bien huilée, les personnages bien croqués (Violette, toujours aussi peu commode) et le mystère à résoudre arrive à faire tenir en haleine jusqu’au bout. « Chou Fatal » est aussi, mine de rien, une observation sociale (on passe à la casserole le thème de la maltraitance en cuisine), un regard sur les coulisses de la haute gastronomie.
Au final, un roman régional prenant, un mix de Top Chef à la sauce Agatha Christie qu’on a adoré déguster.
Aurélien Germain
LA SÉLECTION BD
Signé Christophe Bec et Christian Pacurariu, « Sector 5 » (éd. Soleil) nous entraîne dans les bas-fonds de Bucarest. Ce thriller coup de poing, jonché de crimes sordides dans l’univers de l’industrie du sexe virtuel, est une véritable réussite.
On reste dans le polar, mais cette fois en Espagne, où Eacersall et Blondel nous font vivre, avec « Calle Malaga » (Grand Angle) les affres d’un truand en cavale. Atmosphère à couper au couteau et intrigue particulièrement bien ficelée au programme.
Avec « Hild » (Anspach), Veerle Hildebrandt déroule une saga moderne autour du pouvoir en l’an 510 en Burgondie. L’occasion de mettre en avant la légende des Nibelungen dans un conte épique qui est aussi un magnifique portrait de femmes.
Des femmes, mais aussi des hommes et des familles, il en est beaucoup question avec « Si Chères à mon cœur » (Hatier) : Stéphanie Rubini met en image le parcours iconoclaste de la sage-femme Anna Roy. Un bel ouvrage documentaire engagé sur la maternité.
Écrit par Emmanuelle Arsan et sublimé par le trait de Guido Crépax, « Emmanuelle et autres égéries » (Delcourt) offre, dans une édition très soignée, l’histoire de cette première héroïne féministe moderne et libérée.
Hervé Bourit