Diététique et réseaux sociaux : « J’ai commencé à tourner des vidéos après des consultations avec des jeunes »
Publié le 22-01-2024 10:00:18 Modifié le 22-01-2024 10:14:05
Ysaline Benakli est un pur produit tourangeau. À défaut de promouvoir la gastronomie de la région, qui n’est pas toujours très diététique, elle propose sur son compte Instagram @ysalinediet des recettes pour rééquilibrer son alimentation. La diététicienne-nutritionniste de 28 ans a conservé son activité principale et l’utilise pour alimenter ses réseaux sociaux et, par la même occasion, ses 344 000 abonné(e)s.
Diététicienne-nutritionniste, influenceuse…c’est une carrière professionnelle plutôt atypique. Quel est votre parcours ?
Je viens de Tours et j’y habite, mais j’ai fait mes études à Toulouse. Je voulais faire un travail utile, en lien avec la santé. J’ai choisi ce métier parce que l’alimentation, c’est la base d’une bonne santé.
fait maintenant cinq ans et demi que j’ai obtenu mon diplôme d’État de diététicienne-nutritionniste. J’ai d’abord commencé chez un prestataire de santé à domicile, où je m’occupais des nutritions artificielles [solutions nutritives pour les patients avec des difficultés à s’alimenter, NDLR], puis dans un cabinet libéral en collaboration. Aujourd’hui, je suis à mon compte, uniquement en télé-consultations.
Quelle était l’intention de départ en créant un compte de recettes sur les réseaux sociaux ?
Ça fait un an et demi que j’ai commencé et, initialement, je voulais sensibiliser sur l’alimentation. Je voulais répondre aux préjugés et apporter de vrais conseils santé face à tout ce que l’on voit sur les réseaux sociaux. Le déclic a été de voir des choses complètement fausses, des aberrations qui, dans le pire des cas, peuvent mener à des troubles du comportement alimentaire.
J’ai commencé à tourner des vidéos après des consultations avec des jeunes, qui me disaient : « Moi j’ai vu ci, j’ai vu ça sur les réseaux sociaux. » Je les ai publiés et je suis allée préparer mon repas. En regardant mon téléphone par la suite, j’ai remarqué que j’avais déjà pas mal de vues. Aujourd’hui, à ma petite échelle, j’essaye d’influer sur les pratiques alimentaires.
Vos comptes, sur TikTok puis sur Instagram, ont rapidement pris de l’ampleur. Cela a-t-il eu un impact sur votre activité principale de diététicienne-nutritionniste ?
Je passe pas mal de temps à créer du contenu vidéo, j’ai donc dû réduire mon volume de consultations. Je ne prends plus aucun nouveau patient. Être sur les réseaux sociaux m’a en revanche beaucoup aidée quand j’ai voulu démarrer à mon compte. Cela a servi de relais et je n’ai pas eu à chercher de nouveaux patients.
Et puis j’ai plusieurs projets. J’ai écrit des e-books de recettes et je prépare un livre physique qui devrait voir le jour en février ou en mars. J’ai mis plus d’un an à l’écrire. Le but de ces livres de recettes est de proposer des menus complets, avec les étapes et la liste de course, afin de soulager de la charge mentale que peut représenter la préparation des repas.
Vous promouvez la technique du rééquilibrage alimentaire pour des personnes qui, dans la plupart des cas, souhaitent perdre du poids. Vous inscrivez-vous également dans la mouvance body positive, que l’on a vue fleurir sur les réseaux sociaux ces dernières années ?
Le but de cette technique est de rééquilibrer son alimentation de manière globale et sur le long terme. C’est toute la différence avec les régimes que l’on voit fleurir partout après les fêtes, par exemple. Alors, effectivement, il peut y avoir une perte de poids et c’est souvent la démarche mais c’est surtout la conséquence d’une alimentation équilibrée.
Le body positive consiste plutôt à apprendre à s’accepter. Il faut cependant comprendre que, pour certaines personnes, cela passe par des changements à mettre en place, notamment dans l’alimentation et l’activité physique. Tout est une question de nuance. Mais effectivement, une fois que toutes ces choses sont mises en place, le travail d’acceptation est important.
Propos recueillis par Marie-Camille CHAUVET, journaliste en formation à l’EPJT.
Photo : Maëva Landais
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