D’Imag’in au Potager Electronique
Publié le 30-06-2014 17:16:09 Modifié le 05-04-2019 16:40:44
Chaque semaine, Doc Pilot vous offre une chronique de ses voyages culturels en terres tourangelles.
Foutre Dieu de Foot ! moi aussi il me capte l’air de rien. Les supporters d’origine algérienne ont le plus de chance de gagner (ils jouent sur deux tableaux) : le plus drôle serait une finale France/Algérie… Le Brésil, l’occasion de réécouter Joao Gilberto, de s’assoupir dans sa douce musique de flemmards nantis, les harmonies de Antonio Carlos Jobim, les mots de Vinicius de Moraes, la dolce vita sud américaine, le revers doré de la médaille, le pendant aux Beach Boys et aux plages californiennes.
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La bossa exclue la sacrilège goutte de sueur, elle est un pied de nez au monde du travail, elle t’emmène jusqu’au bout de la nuit car demain sera une journée de plus à glander ; elle est amorale et politiquement incorrecte : j’adore. Les militaires, eux, ne l’aimèrent pas en 1964… Expo au Cabinet d’art de Hugues Menard et cette impression de remonter le temps, d’activer la préciosité instinctive du collectionneur au profit d’artistes élus par le choix du roi (Dominique Spiesser, Clotilde Barcat, Caroline Bartal), de marcher dans l’audace du privilège propice à générer l’achat ; j’aime les bijoux de Barcat sur la peau de ma chérie…
Retour à la vraie vie avec le Festival Imag’in initié par Pepiang Toufdy l’ex-Pyramides. J’en ai vu des artistes géniaux dans cette salle des Tanneurs : The Cure, Jo BB Fok, Trust, Bijou, Zao, Carla Bley, Michel Petrucciani, Raoul Petite, Lo Jo, Claire Diterzi, Théo Hakola, Philippe Hot Bip Laurent… J’ai vu tant et tant de concerts et de destins consacrés à la passion de créer pour le meilleur et pour le pire… Ce soir je tombe de plein pied dans la Vie, le mental oublié au profit des « roots », la joie de retrouver des musiques ethniques et fondatrices passées à la moulinette de la relecture du nouveau siècle, Waloobeach Consortium pour la musique afghane en rencontre du hip hop et de l’électro, Broussaï pour du reggae d’excellente facture au service de textes en français mais pas franchouillards : le propos est humaniste et engagé et l’adhésion du public, immédiate…
Le Nouvel Olympia devient le Théâtre Olympia et tout le monde se réjouit de voir Jacques Vincey identifier sa direction vers un renouvellement global et assumé de la programmation du lieu (sait-il que le cinéma Olympia tenu en place de son théâtre par la famille Miglioni diffusait le porno des seventies ? )… Comment ne pas penser à l’arrivée de Thomas Lebrun, à l’aspect bénéfique de la redistribution des cartes… Soirée Venez Voir ! pour présenter le projet et le calendrier ; en cadeau un plateau de performances, d’Armengol à Larrieu en passant par Claire Diterzi. Elle nous invite dans l’intimité d’une répétition de nouveaux titres, et c’est bon, très bon ; forte envie de la voir ainsi toute seule à la scène…
Le Potager Electronique, crée, cultivé et maintenu en vie par Les Hommes Verts, est un passage obligé vers l’initiative citoyenne et désintéressé, une manifestation dédié aux artistes mais aussi à leur public. Nouvelle édition avec coté cour coté jardins, le premier jour à la Gloriette, le deuxième au Projet 244. On plane avec Peter Pitches toujours dans le beau, l’éthéré, la mélodie au service d’un trip entre les étoiles dans un doux spleen post-romantique : les petit-enfants du Cure de « seventeen seconds ».
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Comme beaucoup j’étais venu pour voir Minou, le nouveau projet des ex-Surgeries. Démarrage du concert en trombe, la promesse d’un set jouissif et mémorable, mais dès le troisième titre on tombe dans de la variété 80, et… ça fait chier de voir ça, tant il semble évident de les voir courir après « le tube », en vain… GB le nouveau projet de Stephan (le clavier de Funk Trauma) envoie fort du groove et de la technique, intense sur le son et constant sur la longueur… Retour at home fenêtres ouvertes avec le premier album de Tin Machine, la guitare de Gabrels à fond dans la nuit et la ville… Il flotte ce samedi, youpi !! Youpi pour le Potager qui se donne au sec (ouf !), youpi pour le Temps Machine où se produit l’Imperial Tiger Orchestra, les suisses conservateurs d’un funk éthiopien malmené sur ses terres. Pas une des personnes présentes ne vous dira qu’elle ait regretté d’être venu. A l’instar d’un UB40 assimilateur du reggae, d’un Eric Clapton assimilateur du blues, des libanais Yacoub assimilant la vieille chanson populaire française dans Malicorne, le groupe assimile cette musique éthiopienne au delà de sa peau claire, la fait sienne et la porte avec force et respect. Ca groove grave et c’est le dance-floor à deux pas de la plage… Au matin place du Grand Marché la brocante s’installe…
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