Enzo Petillault, la voix Béton, l'esprit Aucard
Publié le 04-05-2023 13:00:03 Modifié le 04-05-2023 13:41:02
#VisMaVille Enzo Petillault est chargé de production. Un temps sur les ondes de Radio Béton, un autre sur l’organisation du festival Aucard de Tours, il surfe sur sa passion : les découvertes musicales.
Sa voix ou son visage ne doivent pas vous être totalement inconnus si vous êtes familier de « Béton », comme on dit à Tours. Depuis 12 ans, on l’entend sur le 93.6 parler de musique ; on le croise le mercredi à l’animation du « Quart d’heure tourangeau » au Balkanic ou à La Gloriette, aux manettes d’Aucard de Tours.
S’il est entré, en 2011, chez Béton Production dont il est l’unique salarié au sortir de ses études, après un master de médiation culturelle à la fac de Tours, Enzo Petillault, 36 ans, est désormais rôdé. « J’avais déjà une expérience d’organisation de concerts, lorsque j’étais lycéen à Bourges. En rentrant à Béton, c’était bien sûr une autre dimension. J’ai beaucoup appris des bénévoles de l’association qui m’ont chapeauté et je suis devenu rapidement autonome. Je partage une vision de la musique alternative, une bonne entente avec les bénévoles. »
Un lien qui compte lors de l’organisation du festival qui mobilise jusqu’à 180 bénévoles par soir. Cela lui avait manqué lors des deux années Covid. « Passer son temps devant un ordinateur à remplir des tableaux Excel et ne pas rencontrer le public ni les bénévoles, c’était très frustrant. Aucard, c’est aussi comme une colonie de vacances pour adultes. On vit des moments intenses sur deux semaines entre le montage et le démontage, la préparation des repas. »
Le festival Aucard de Tours occupe Enzo Petillault à peu près à 70 % de son temps annuel, le reste se lissant sur la vie de la radio. « Sachant que c’est poreux, ajoute-t-il. C’est le même boulot de découvertes musicales. J’écoute beaucoup de musique, je vois pas mal de concerts. Je suis très rock mais j’écoute de tout, de la pop à l’électro en passant par la soul et le metal. »
De septembre à février, il se concentre sur la partie artistique – la programmation, déniche les artistes têtes d’affiche et des moins connus. « L’important est d’allier les deux. Mais ce qui me fait le plus plaisir est que les gens apprécient en concert un groupe qu’ils ne connaissaient pas. »
Au printemps, tout est calé, il passe sur la partie production de l’événement qui se déroule en juin : caler les plannings, réserver les transports et les hôtels, s’occuper de la communication, de la partie technique, toujours épaulé par une quinzaine de bénévoles. « C’est une période plus dense, Il ne faut rien oublier pour que tout le matériel arrive à l’heure et reparte dans les temps. »
Aucard de Tours brasse aujourd’hui de 350 à 400 000 euros de budget. « Nous avons connu 15 % d’augmentation mais le budget programmation n’a pris que 10 000 euros de plus. À moi d’aller chercher des choses moins connues, et pas les artistes les plus demandés qui ne cessent d’être de plus en plus chers. Nous avons aussi une jauge de 4 500 personnes qui ne bouge pas, c’est souvent plein comme l’année dernière et cela permet un équilibre financier. Nous n’avons pas l’intention de grossir. »
Une philosophie qui correspond à l’esprit Béton, libre et à l’écart du moule dominant.
Aurélie Dunouau