#Etudes. Formation en alternance : la voie royale ?

Publié le 07-02-2025 11:13:15 Modifié le 04-02-2025 11:24:44 Par Emilie Mendonça

Plus d’un million d’apprentis en octobre 2024, avec des filières variées allant de l’industrie au commerce en passant par l’artisanat et les métiers de service ou du numérique, l’alternance est en vogue ! Peut-être car tout le monde y trouve son compte ?

Qu’on soit en contrat d’apprentissage ou en contrat de professionnalisation (la différence se joue selon le diplôme et le centre de formation choisis et notre âge), le point commun est bien l’alternance qui les caractérise, entre travail en entreprise avec un statut de salarié, et heures de formation (au moins 25 % de la durée du contrat en apprentissage, et de 15 à 25 % de la durée du contrat en professionnalisation).

Pour Laura, ancienne alternante pour un BTS de support à l’action managériale, puis un BUT de communication, il n’y a pas photo : « Il y avait bien sûr le côté financier, pouvoir toucher un salaire pendant ma formation, mais aussi avoir une expérience à vendre auprès des recruteurs car on a déjà vécu notre futur métier sur le terrain durant une à deux années. »

Même son de cloche pour Olga, qui, après une fac de psycho, s’est tournée elle aussi vers la communication avec un Bachelor (bac+3) en alternance : « Je suis trois jours à l’école toutes les deux semaines, ce qui me permet d’être pendant dix jours en entreprise avec une continuité dans les actions qui me sont confiées. Et moi qui n’étais pas faite pour les cours magistraux, j’y trouve mon compte entre formation assez pratique, et entreprise. »

Et elles ne sont pas les seules à repartir contentes puisque selon le Baromètre de l’Alternance publié en février 2024, 90 % sont satisfaits. Si les rythmes d’alternance varient d’une école à l’autre (ici trois jours chaque semaine en entreprise, là trois semaines d’affilée…), pour les alternants, toutes les étoiles semblent alignées avec un salaire, une formation payée par l’entreprise (souvent via l’OPCO, l’opérateur de compétences auquel cotise l’entreprise), et une expérience professionnelle à valoriser.

Et ça marche ! Le ministère du Travail estime en effet que les apprentis diplômés en 2023 d’un CAP ou BTS qui choisissent de se lancer sur le marché du travail étaient 66 % à être en emploi en janvier 2024.

Et pour les entreprises, même idylle avec l’alternance ? François Hotton, du bar culturel tourangeau Le Cubrik, explique qu’avec son co-gérant « dès que nous le pouvons, nous prenons un ou deux apprentis, en hôtellerie-restauration. Mais cela suppose que notre manager de bar ou notre chef cuisinier soient motivés et prêts à chapoter cette personne. On est conscients qu’il lui faudra deux ou trois mois pour prendre ses marques, c’est de l’investissement de la part de l’employeur ». Un investissement récompensé lorsque l’ancien alternant reste travailler dans l’entreprise, ou y revient quelques années plus tard.

Mais François Hotton ne s’en cache pas non plus : c’est aussi un salarié qui coûte jusqu’à 50 % moins cher qu’un employé classique à temps plein. En effet, alors qu’un employé au Smic suppose un coût total de 1 864 € mensuel pour l’employeur, pour un alternant de vingt ans préparant un diplôme de niveau bac, le coût sera de 1 208 €.

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Sans compter l’aide à l’embauche versée par l’État à la signature du contrat. Malgré un recadrage récent, elle reste conséquente : 5 000 € pour une entreprise de moins de 250 salariés, 2 000 € au-delà de 250 employés (sous certaines conditions).

Quels écueils ?

Mais attention tout de même : l’âge de l’alternant et le diplôme préparé entrent en ligne de compte dans le niveau de rémunération (100 % du Smic au-delà de 26 ans). C’est l’un des écueils qu’a rencontré Simon, lors de sa reconversion dans le développement web : « Après une formation sérieuse avec stage, je n’ai pas pu enchaîner sur un master en alternance car je n’ai pas trouvé d’entreprise. 160 CV envoyés, peut-être un peu tardivement. Mais j’étais aussi en concurrence avec des moins de trente ans qui coûtent moins cher, dans un milieu où on prendra plus volontiers un étudiant en école d’ingénieur qu’un trentenaire venant du secteur social. »

Si l’alternance n’a pas d’âge, l’âge a un coût ! Du côté des entreprises, outre la baisse annoncée des aides à l’embauche et autres exonérations de charges, il faut aussi éviter un piège tentant : penser qu’un alternant c’est seulement de la main d’œuvre peu chère, en oubliant qu’il est en formation et a tout à apprendre, ou presque… Avis aux futurs tuteurs !

Emilie Mendonça
Photos : Adobe Stock (ouverture) + Freepik

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