Expo au château de Tours : une Maier vue

Publié le 04-12-2013 10:00:45 Modifié le 05-04-2019 16:40:56 Par tmv

L'expo sur le travail de Vivian Maier, organisée par le Jeu de Paume, vue par Gaëlle Benoit-Caslot photographe tourangelle. Street photo Vintage.

Extrait de l’expo Vivian Maier au Château de Tours

Elle ne manque aucun détail et prend un sacré plaisir à déambuler dans les salles du Château de Tours. Normal, Gaëlle Benoit-Caslot apprécie la photographie de rue, comme celle de Diane Arbus ou, ici de Vivian Maier. Sur l’exposition de cette dernière, elle la définit en trois mots.
« Contraste ». Avant tout, les photos de l’Américaine sont une affaire de contraste, de contraire. D’abord, dans certains looks. « On a un portrait d’une fille par exemple. Elle est sale, et en même temps porte une grosse montre », décrit Gaëlle. Vivian Maier aime jouer avec les lignes de fuite, les perspectives, les tailles. Comme avec un garçon à côté d’une boîte en carton plus grande que lui. « Elle travaille sur les profondeurs de champ, la démesure » sur certains clichés. Idem sur des extraits de films tournés avec une Super-8, où un homme tire une charrette en pleine ville.
« Humain ». Le style de photographie de Maier implique forcément un bon nombre de visages. Au cours de la visite, des gamins, des sans-domicile fixe, des personnes âgées, riches ou moins riches se succèdent sur les murs. « Elle capte des expressions naturelles, des moments de vie qui se lisent sur les visages. Le noir et blanc leur apporte plus d’intensité ». Une salle où sont exposés des portraits en grand format en est le reflet. « Elle montre aussi qu’il n’y a pas besoin d’être à la mode, ou d’avoir une plastique formatée pour être beau », analyse Gaëlle. Elle justifie la qualité et diversité des oeuvres par un atout : « Elle était libre et n’était pas contrainte par une commande et ne se focalisait pas sur une typologie de personne ». L’humain, chez Vivian Maier, c’est aussi des clichés de précaires, comme les sans-abri. « Il faut avoir de l’empathie pour réaliser ce genre de photos. »
« Instant T ». Gaëlle note que le travail est « spontané, frais », grâce à des photos prises dans l’instantané. Elle aime l’ancrage au sein d’une époque, les années 50. « Elle montre le quotidien. On aime ce retour en arrière. La photo avec tous les hommes lisant le journal dans le train et un chapeau sur la tête, on ne voit plus cela aujourd’hui », explique Gaëlle. La photographe conclut en louant le travail de scénographie de l’exposition, permettant de saisir l’essence des clichés de Maier.
+ Notre Guide : Gaëlle Benoit-Caslot, 40 ans, s’est installée à Tours, à son compte, après avoir passé plusieurs années à Paris au sein d’une agence. Elle est intéressée par les photos sur les personnes en situation de précarité. son site : gaellebcphotographe.fr
++ L’expo : Jusqu’au 1er juin 2014 au Château de Tours. Horaires : du mardi au vendredi, de 14 h à 18 h. Samedi et dimanche, de 14 h 15 à 18 h. Entrée libre. Plus d’infos par ici.
 

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