Festival Emergences : le jazz pour toutes et pour tous
Publié le 08-11-2022 08:16:36 Modifié le 07-11-2022 17:49:13
Le jazz, une musique élitiste ? Oh que non ! C’est qu’affirme et prouve le festival Emergences à Tours, axé sur un jazz ouvert, vivant et pluriel. C’est parti pour un marathon de cinq jours de concerts.
Emergences, kézako ?
« Ouiii, le jaaaaazz, c’est snooob, c’est élitiiiiste, tout ça tout çaaaa… » Faites bien durer les voyelles, prenez un air pédant et levez les yeux au ciel. Ça y’est, le cliché est en place ! Le jazz, musique tournée vers le passé, beaucoup trop savante, faite pour des vieux intellos moustachus engoncés dans un canapé, un whisky à la main… Avec plus de 100 années d’existence au compteur, ce style musical a toujours ce genre de stéréotypes absurdes lui collant à la peau.
Mais le jazz, c’est loin, très loin d’être ça. Alors depuis plus de 20 ans en Touraine, Le Petit Faucheux et Jazz à Tours s’acoquinent pour dézinguer les poncifs et accoucher d’Emergences, un festival qui, justement, montre que le genre n’a pas dit son dernier mot, qu’il reste toujours aussi vivant, libre et curieux, accessible à toutes et à tous.
Une programmation jeune
C’est l’un des axes intéressants et forts qu’a voulu mettre en place l’équipe d’Emergences pour cette nouvelle édition. « C’est une programmation très ‘’jeune’’ portée sur les nouveaux talents du jazz, dans toute la diversité de ce style “ mutant ” », comme nous l’a indiqué Jérôme Preus, chargé de communication.
Jeunes talents locaux et nationaux s’y croisent, différentes générations se mélangent. Il suffit de constater, par exemple, la venue d’Erik Friedlander, grand habitué de la scène downtown new yorkaise, qui viendra certes avec son quartet, mais donnera aussi une masterclass aux élèves de Jazz à Tours.
Idem pour la carte blanche à Noise Gate, l’association des (anciens mais pas que) élèves de l’école qui organisent quatre concerts dans quatre bars de la ville lors d’un « Barathon ».
Jazz 2.0
Et qui dit mélange des générations, dit mélange des genres. Du jazz tradi ? Il y en a. Du jazz contemplatif ? Aussi. Du jazz un peu fou, voire électro ?… Également ! Notamment le 10 novembre au Bateau ivre, avec Bada-Bada, grosse gifle qui prend ses compos jazzy en impro libre, pour les bidouiller à la sauce… électro ! Casser les clichés, surprendre, encore et toujours.
Et les femmes, dans tout ça ?
Eh bien, les femmes, justement, elles sont bel et bien là ! En force. Pour cette édition, réflexion a été menée sur la place des femmes dans le jazz. À cette occasion, une table-ronde aura lieu le samedi, à la Bibliothèque, autour de ce thème. Mené par Glaire Witch – que les auditrices et auditeurs de Radio Béton connaissent bien – ce débat se focalisera sur les jeunes artistes et laissera la parole aux musiciennes Yohna Lalanne, Coline Busquet, Jasmine Lee et Lina Noui. Elles présenteront d’ailleurs leur création originale et plus qu’audacieuse Mysterium, sur les planches du Petit Faucheux le soir-même.
Et seront suivies, le lendemain, par l’entité Suzanne, portée notamment par Maëlle Desbrosses et Hélène Duret. Le jazz dans tous ses états, qu’on vous disait…
Aurélien Germain / Photos : ouverture René Pierre Allain + deuxième : Laurent Vilarem
> Festival Emergences, du 9 au 13 novembre, à Tours (Au Petit Faucheux, salle Ockeghem, au Bateau ivre, à la bibliothèque centrale et dans les bars). Concerts payants ou gratuits, programmation en détail sur festivalemergences.fr et facebook.com/emergencesfestival