Fin des cours pour C'koi ce cirk
Publié le 22-03-2018 06:41:33 Modifié le 05-04-2019 16:39:36
La semaine dernière, adhérents, médias, politiques ont reçu une lettre d’adieu de la compagnie tourangelle C’koi ce Cirk… En juillet 2018, les cours de cirque qu’elle assure auprès de 2.780 enfants s’arrêteront, faute de moyens et de soutiens. Explications de Ludovic Harel, fondateur de la compagnie.
Quelle est la situation actuelle de C’Koi ce Cirk ?
Depuis 13 ans, la Compagnie C’Koi ce Cirk initie et forme enfants et adultes aux arts du cirque et de la piste sur le tout le département d’Indre-et-Loire. Au Rexy, à St-Pierredes- Corps et dans quarante-et-une structures partenaires comme les centres socio-culturels, les écoles, à Ballan- Miré, à Amboise, à Montlouis, etc. Chaque année, nos cours sont pleins. On est même obligé de refuser des enfants.
Notre pédagogie selon les principes de l’éducation populaire a fait notre force. Certains enfants nous suivent depuis 9 ans. Pourtant, nous venons de décider d’arrêter cette activité. À regret, mais nous n’avons pas le choix.
Pourquoi ?
Depuis nos débuts en 2005, on s’adapte, on fait avec les moyens du bord. Auto-financé à 72 %, on a toujours du mal à trouver des lieux où pratiquer. En 2015, on a pu s’installer au Rexy et sédentariser en partie notre activité. On a passé 3 années de bonheur. Mais ce lieu va être mis en vente. Ce qui signifie chercher un nouveau lieu, déménager, négocier. Le tout pour une addition trop salée. On ne peut plus tirer sur la corde.
L’équipe, qui travaille sans compter pour des petits salaires, est fatiguée. Continuer une année de plus, ce serait reculer pour mieux sauter… dans le vide… Aujourd’hui, on prend la réalité en pleine figure. L’envie est là, mais les moyens n’y sont pas. Par contre, nous continuerons l’activité spectacle, qui tourne bien aussi.
Alors quel avenir pour le cirque à Tours ?
Aujourd’hui, les pouvoirs publics mettent l’accent — et l’argent — sur un festival international du cirque, qui dure 3 jours dans l’année. Par contre, les compagnies de cirque qui travaillent au quotidien sur le territoire ne sont pas assez soutenues. On a quelques subventions, bien sûr, mais on a besoin d’une réelle ambition. Depuis 2001, on entend parler de pôle national des arts du cirque à Tours. Ça marcherait !
Quand on regarde la carte des écoles fédérées des arts du cirque, on se rend compte de la pauvreté criante de la Région Centre par rapport aux autres. Il y a le théâtre à l’Olympia, la danse au Centre Chorégraphique. Pourquoi pas le cirque dans les anciennes casernes ou ailleurs ? Mais ça, on ne peut pas le faire tout seul.
Propos recueillis par Jeanne Beutter
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