Hypnose : le phénomène s'invite dans nos rues
Publié le 24-11-2016 17:38:20 Modifié le 24-11-2016 17:38:20
#EPJTMV. Se faire hypnotiser en plein centre-ville vous fait envie ? Avec la street hypnose, c’est désormais possible. Depuis plus d’un an, le duo HypnoTours fait découvrir cette pratique à tous les volontaires.
« Lorsque tu ouvriras les yeux, tu verras tous tes amis entièrement nus », annonce O’Neill. Cobaye d’un jour, Cyrielle, une de nos camarades, suit les suggestions de l’hypnotiseur depuis plusieurs minutes déjà. « Je savais que mes amis étaient habillés mais j’avais vraiment le sentiment de les voir nus », raconte-t-elle, assez troublée.
Place Plumereau, mercredi 23 novembre, nous avions rendez-vous avec notre inconscient. Composé d’O’Neill et de Skar, le duo HypnoTours parcourt régulièrement les rues du vieux Tours pour faire découvrir l’hypnose. « L’idée, c’est vraiment de faire vivre une expérience unique aux gens. Mais aussi de montrer qu’il n’y a aucun danger avec cette pratique, si on sait ce que l’on fait », affirme Skar. Il est en effet impossible d’hypnotiser une personne qui ne le souhaite pas ou de l’obliger à faire quelque chose qu’elle ne voudrait pas : « On ne peut pas demander à quelqu’un de courir nu dans la rue. Ni le forcer à se mettre en danger en traversant une route, par exemple », expliquent-ils.
L’expérience commence par un test de réceptivité. Les cinq étudiants volontaires sont invités à placer leurs index l’un en face de l’autre et doivent se concentrer sur l’espace entre les deux. « Je place un aimant sur chacun de vos doigts et vous sentez qu’ils s’attirent de plus en plus avant de se coller complètement. Plus vous essayez de les décoller, plus vous vous rendez compte qu’il est impossible de les séparer. » Le test est un succès pour trois des participants, mais à des degrés différents. Cyrielle est totalement bloquée alors que Théo détache ses doigts sans difficultés. Elle est donc hyper sensible, comme 20 % de la population mondiale.
L’hypnose s’immisce dans notre quotidien
Utiliser un mot banal pour faire rire est l’un des jeux favoris du duo. Hugo en fait les frais. D’ordinaire plus sur la retenue, il ne peut s’empêcher d’exploser de rire à chaque fois que le mot « chat » est prononcé. L’imagination joue donc un rôle très important.
Tous les individus sont plongés naturellement dans un état de quasi hypnose sept à huit fois par jour. Ne vous a-t-on jamais dit que vous aviez la tête dans les nuages ? Ne vous est-il jamais arrivé de fixer quelqu’un sans vous en rendre compte ? Eh bien, si oui, vous avez vécu une expérience hypnotique !
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Toujours pas convaincus ? Vous n’êtes pas les seuls. Pourtant, il semble que les sceptiques soient de bons clients. « Les gens ont peur car ils pensent qu’ils vont perdre le contrôle, or ce n’est pas le cas. On ne donne pas des ordres, mais des suggestions », informe Skar. Sophie, une autre hypnotisée du jour, en témoigne. « Lorsque j’étais sous hypnose et que j’ai senti mes jambes et mon torse toucher le sol, je me suis relevée car je ne voulais pas être par terre. » Soyez rassurés, un hypnotiseur ne peut donc pas prendre le contrôle de votre personne.
L’hypnose permet de plonger les individus dans un état de profond bonheur. Et, avis aux insomniaques ! Quinze minutes d’hypnose équivalent à trois heures de sommeil. Avant de partir, O’Neill offre à Cyrielle un cadeau : un point d’ancrage. A chaque fois qu’elle serrera son poing, elle ressentira la même sensation de détente que lorsqu’elle était sous hypnose. Et ce, tout au long de sa vie.
La street hypnose est de plus en plus répandue. Et compte de nombreux pratiquants. Pourtant, à ce jour, aucune législation n’existe en France pour la réguler. « Il y a une rumeur comme quoi, courant 2017, une loi serait votée pour obliger les hypnotiseurs à avoir un diplôme », glisse Skar. Hypnotiseur, un métier que l’on ne fait donc pas en un claquement de doigts.
L’hypnose est déconseillée pour :
- Les femmes enceintes
- Les personnes souffrant de problèmes cardiaques
- Les personnes qui suivent un traitement contre la dépression
Lucie Martin et Yleanna Robert.