Interview de Dominique Perrotin, doyen de la fac de médecine
Publié le 03-10-2012 09:30:14 Modifié le 03-10-2012 09:30:14
Le doyen nous parle des 50 ans de la far de médecine de Tours
Que représentent les 50 ans de la fac de médecine pour vous ?
C’est avant tout un prétexte, un moyen de montrer que nous avons toujours été un moteur dans la vie universitaire à Tours. La faculté de médecine, c’est le premier bâtiment universitaire dans notre ville. C’est aussi un établissement avec une vraie réputation au niveau national.
Quel regard portez-vous sur son histoire ?
La faculté de médecine, qui est née en 1962, s’est construite sur un terreau favorable. Prenez par exemple les trois maîtres Bretonneau, Velpeau et Trousseau, ou encore la famille Debré. C’est le professeur Robert Debré, un des grands noms tourangeaux, qui est à l’origine de l’ordonnance de 1958. Sans elle, il n’y aurait peut-être pas de lien aussi étroit entre l’hôpital et la recherche universitaire. Elle est fondamentale sur les notions d’enseignement d’excellence du soin et de l’enseignement de la médecine.
Quel est l’héritage du passé ?
Nous avons toujours fait partie des facultés les plus en pointe en matière de pédagogie médicale. C’est une de nos forces. C’est un des héritages que j’essaye de perpétuer encore aujourd’hui. En 1962, beaucoup de professeurs de la faculté d’Alger sont venus à Tours, accompagnés d’enseignants de Paris. L’évolution a été très rapide vu que nous bénéficions de tous ces talents.
Aujourd’hui, quelles sont les différences avec les débuts de la faculté ?
Nous avons des liens de plus en plus étroits avec le milieu hospitalier. C’est vrai qu’à Tours, toutes les spécialités sont bien représentées. À la faculté, aujourd’hui, nous introduisons de plus en plus la notion de professionnalisation. Bien sûr, je n’oublie pas le volet recherche. 50 ans après notre naissance, nous sommes, par exemple, en train de nous interroger sur l’entrée des formations paramédicales au sein de la faculté de médecine. Elles, ne sont que professionnelles, et veulent réintroduire plus d’enseignement.
Un anniversaire, c’est aussi l’occasion de se tourner vers l’avenir. Quelles évolutions la faculté doit-elle mener ?
C’est impossible d’oublier le passé quand nous réfléchissons au futur et avoir en tête que nous sommes ici pour former de très bons médecins. Il faut aussi prendre en compte la compétition nationale et internationale entre les formations. C’est pour cela que nous devons faire des choix stratégiques. Nous sommes d’abord obligés de privilégier les axes d’excellence et de se regrouper. Je suis en train d’entamer une révolution : réunir les six grandes facultés de médecine du Grand Ouest afin de créer des collaborations. Il faut imaginer une grande interrégion médicale et universitaire : c’est un moyen formidable pour pouvoir se moderniser, mutualiser et enfin être reconnu à l’étranger. Nous avons un déficit d’image à l’international. Et puis, un autre moyen de faire bouger les facultés de médecine, c’est de s’associer de plus en plus avec l’Europe. Il est là l’avenir.
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