Jean-Loup Hadjadj, le médecin des terrains de rugby
Publié le 27-09-2023 07:59:28 Modifié le 26-09-2023 10:04:54
#VisMaVille Jean-Loup Hadjadj est médecin du sport et ostéopathe. Sa particularité : il est un des médecins spécialistes en France des joueuses et joueurs de rugby au plus haut niveau.
Rue des Tanneurs, juste en face de la faculté, le bureau du docteur Jean-Loup Hadjadj regorge d’objets inattendus : des vitrines de collection de médicaments anciens qu’il chine dans les brocantes, complétés par ses patients, côtoient des maillots, médailles et accréditations souvenirs qu’il a collectés au gré de son parcours en tant que médecin des équipes de rugby, que ce soit à Tours ou au niveau international.
Un médecin assurément atypique qui vous reçoit pieds nus, décontracté. Celui qui s’occupe aujourd’hui des féminines de l’équipe de France de rugby à 7 en tant que médecin salarié de la Fédération française de rugby (FFR), a connu aussi avec le XV féminin, deux tournois des 6 nations et une Coupe du monde, il a également accompagné les équipes masculines avec les Barbarians et les espoirs.
Le rugby, il a plongé dedans à la faculté de médecine de Tours en intégrant l’équipe universitaire – en même temps qu’il pratiquait la trompette, précise ce personnage éclectique et curieux. « Un sport collectif de combat », qui nécessite un suivi médical étroit, souvent sous le feu des projecteurs avec les cas de traumatologie.
Jean-Loup Hadjadj, diplômé de pathologie du rugby, était d’ailleurs de ceux qui ont connu les débuts de la prise en charge des commotions cérébrales. « Notre rôle, en parcours d’excellence, commence avec l’évaluation de la capacité du jeune joueur à supporter les contraintes cardio-respiratoire, musculo-squelettique et psychologique. Ensuite, nous l’encadrons dans son développement jusqu’au maximum de ses performances. Puis nous assurons le suivi médical réglementaire et la surveillance des entraînements et compétitions, avec prise en charge des blessures. »
Et c’est là qu’on le voit, le médecin de l’ombre, courir sur le terrain voler au secours de ses joueurs. Si ce poste de médecin salarié à la fédération compte aujourd’hui pour 70 % de son temps, les 30 % restants sont dédiés à son cabinet tourangeau et ses 6 000 patients en médecine du sport et ostéopathie. « Ici, je pratique une médecine axée sur le musculo-squelettique pour des sportifs de haut niveau ou non mais aussi pour des non-sportifs », précise le docteur.
Une fois les valises posées des compétitions qui l’ont amené en Afrique du Sud et Nouvelle-Zélande, Jean-Loup Hadjadj redevient un médecin presque lambda dans sa ville, n’oubliant pas son ancrage, auscultant aussi le pôle espoir de canoë-kayak. Après la faculté, il avait installé son cabinet à Autrèche pendant une dizaine d’années avant de se poser à Tours.
Exerçant depuis 33 ans, il transmet aujourd’hui son expérience, enseignant un temps à la faculté de Tours la médecine manuelle-ostéopathie, et auprès des nouveaux médecins du sport, lui qui a une vision globale, sur l’évolution du rugby et sur sa pratique au niveau des hommes et des femmes. « J’y tiens à cette mixité souligne-t-il. Ce n’est pas encore acquis dans ce sport. »
Texte et photos : Aurélie Dunouau