La cinémathèque d'Assad
Publié le 31-03-2015 17:01:59 Modifié le 05-04-2019 16:40:13
Avant leur concert au festival Mauvais genre, on a demandé au groupe tourangeau de jazz/rap Assad de nous parler de ciné.
Quelques notes de contrebasses résonnent derrière le grand rideau noir de la scène du Petit Faucheux. Derrière, la petite troupe d’Assad écoute religieusement un passage d’un nouveau morceau en cours d’enregistrement. C’est Romain (clavier) et Vincent (contrebasse) qui prennent de leur temps pour parler cinéma. « On n’a pas vraiment de film qui fait l’unanimité dans le groupe, sauf peut-être Edward aux mains d’argent », commence Romain. Vincent rigole : « Non, pas vraiment ! Eh bah, ça commence bien… » Romain continue. « Je crois que le film qui me restera collé à la peau, c’est Mulholland Drive de David Lynch. J’aime bien cette atmosphère entre tension sexuelle et scènes glauques. Et puis, la musique me plaît, ce travail sur les bruitages, l’ambiance chanson de cabaret. Je suis marqué à vie. »
Pour Vincent, c’est plutôt « L’île au trésor, celui avec Christian Bale ado et Charlton Eston, c’est le film que j’ai vu le plus dans ma vie. J’avais une VHS dont les bandes ont fini par rester coincées dans le magnétoscope. Sinon, La Vie est belle, de Roberto Benigni : c’est un film magnifique, dur. Je l’ai revu après avoir appris l’italien et j’ai été de nouveau bouleversé. On ne voit plus beaucoup Roberto Benigni ces dernières années mais c’est une personnalité que j’aime beaucoup, très engagé politiquement notamment en Toscane. Et puis, mon troisième film culte, je dirais que c’est Amadeus, de Milos Forman. C’est un des films préférés de ma mère. Je l’ai aussi vu une dizaine de fois. Dedans, il y a le morceau que j’écouterais toute ma vie : le Requiem de Mozart. Je me rappelle de cette scène où Salieri découvre la musique écrite par Mozart et d’un seul coup, on entend des notes de hautbois s’envoler dans l’air. »
Pour les films inspirants, Romain, lui, a été touché par Le Pianiste, de Roman Polanski : « Je revois ce moment où Szpilman joue la balade en sol mineur de Chopin devant une bidasse. Même si j’ai toujours joué un peu de classique, ce morceau m’a énormément inspiré. » Après un dernier tour de table où les noms de séries comme The Wire, Oz ou Twin Peaks fusent, les deux musiciens tentent de trouver un film pour lequel ils auraient pu signer la BO. « La Haine, oui sûrement », lance Romain. « Et pourquoi pas Titanic, un bon rap sur la scène de danse en troisième classe ? »
>> ET SINON Le Festival Mauvais genre invite chaque année des groupes plutôt excellents. Cette année, ils joueront du samedi 5 au lundi 6 avril au « village ». C’est gratuit et ça se trouve dans la salle polyvalente des Halles de Tours. Plus d’infos sur festivalmauvaisgenre.com
BUDDY BUDDAH
Prenez du sexe, du fun, des bonzes, des synthés chics, une plage à perte de vue et des paroles qui font « Oh yeah » de manière hyper langoureuse. Buddy Buddah, c’est tout ça et bien plus. Un duo électro à déguster en slip panthère, en train de siroter un Sex on the beach à la main. Le samedi 4 avril, à 19 h.
MOONJELLIES
Comme un gros bonbon bien sucré, la musique des Moonjellies rassure quand il pleut et donne envie de courir nu(e) sur le sable quand il fait beau. Le groupe tourne depuis plusieurs années avec cette pop qui fait du bien. Le dimanche 5 avril, à 16 h.
LA GRAUSS BOUTIQUE
Attention, c’est du lourd ce trio. D’abord par leur son : de la noise cérébrale qui envoie des décibels. Et puis aussi parce que ses membres font partie des grands groupes de Tours (Ez3kiel, Ultra Panda, Quatuor Oban). Le lundi 6 avril, à 19 h.
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