La Touraine à l'heure du web 2.0?
Publié le 23-11-2011 08:46:03 Modifié le 05-04-2019 16:37:55
A l'heure où Facebook, Twitter et Wikipédia font partie intégrante de nos vies professionnel et personnelle. Nous avons voulu savoir comment se positionnait Tours par rapport au développement du web 2.0 (le web produit par et pour l'internaute). Alors la cité tourangelle est-elle dans les temps numériques?
Facebook, Twitter, Wikipédia and co ont envahi ordinateurs et smartphones du monde entier et notamment ceux des Tourangeaux depuis quelques années. Mais peut-être moins ceux des Tourangeaux que les autres.
Sur Facebook, on recense 85 380 comptes localisés à Tours dans un rayon de 16 km, alors qu’on en compte 205 880 à Orléans et 162 460 à Poitiers. Aujourd’hui, le web 2.0 (le web produit pour et par les internautes) fait partie intégrante de nos vies, personnelle et professionnelle. L’industrie d’Internet a créé 700 000 emplois en France depuis 1995 et représentait 3.1% du PIB en 2009. En Suède, elle représente 6.3%, selon une étude de mai 2011 du cabinet de conseil international Mc Kinsey.
Certes, à Tours, le web 2.0 commence à prendre racine. Les blogs autour de la cité tourangelle se multiplient. L’université lance son agenda collaboratif. La mairie, elle, prépare une refonte totale (la 5e) de son site internet dans les cinq prochains mois focalisée sur la collaboration. De même en 2007, des adeptes du web 2.0 ont créé la Webschool de Tours qui organise une fois par mois une conférence gratuite et ouverte à tous afin d’échanger autour du web 2.0.
Qu’en est-il du web 2.0 dans les entreprises? Le 2.0 commence également à investir progressivement le milieu entrepreneurial de Tours. En 2005, la Chambre de Commerce et d’Industrie Touraine a mis en place Écobiz, des communautés virtuelles de réseaux d’entreprises. L’intérêt : mettre en relation contributeurs et fournisseurs par l’intermédiaire d’internet. Pour certaines entreprises locales, le web 2.0 est même devenu une vraie source d’activité. Produit tourangeau dans la pure tradition web 2.0 : Womzone, une application lancée par une start-up tourangelle, Womup, sur laquelle les internautes peuvent acheter et vendre de l’information en tout genre. Aujourd’hui, 35 000 personnes y sont inscrites.
Pas de doute, les initiatives individuelles se multiplient en Touraine mais sans réelle coordination. À Tours, certains ont bien compris que le collectif était indispensable pour rester dans la course au web 2.0. Jean-David Rezaioff, le président de l’entreprise Womup, par exemple, a créé, avec 4 autres sociétés de la région, l’association Centre & TIC. « L’association a pour vocation de promouvoir les nouvelles technologies en région Centre et de favoriser la rencontre entre l’offreur et le demandeur. »
Mais à Tours, ce genre de projets collectifs reste marginal, la mobilisation autour du web 2.0 est encore loin d’être générale. La preuve : sur 16 000 adhérents de la CCI, seules 2500 ont intégré les communautés Ecobiz. Et seulement une entreprise sur deux dispose d’un site internet.
Pourquoi les entreprises tourangelles ne prennent-elles pas toute la mesure du web 2.0 ? La réponse est unanime : « le passage au 2.0 est un état d’esprit. Ce n’est pas propre à l’âge des chefs d’entreprise ni aux secteurs d’activité des entreprises mais bien à l’attitude des dirigeants », résume Yves Massot. Et les réactions des dirigeants face au web 2.0 restent encore très diverses. Il en est certains qui voient en cette innovation un nouveau moyen efficace de communiquer et qui se lancent sans hésiter. Mais d’autres, nombreux encore, refusent le changement.
Beaucoup également se lancent dans le web 2.0 sans vraiment en connaître la notice d’utilisation. « Pour eux, le web 2.0 offre une utilisation gratuite, donc, les entreprises investissent dans les réseaux sociaux à moindre coût. Mais ce n’est pas parce que c’est gratuit, qu’il faut en faire une utilisation à moindre frais. Il faut une vraie stratégie », explique Jean-David Rezaioff.
L’open data : un vrai enjeu. Á trop attendre, on peut vite se laisser dépasser. « Le web évolue, alors pour ne pas être à la traîne, il faut toujours avoir un coup d’avance, être à la pointe. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas pour Tours », avance Lerig Couprie de la Webschool. Son exemple : l’open data (la libération des données publiques) dont se sont déjà emparées certaines villes françaises telles que Rennes, Paris et Toulouse. Tours, quant à elle, n’en est qu’au stade de la réflexion. Or, « libérer des données permet de les mettre à disposition de personnes qui peuvent en faire quelque chose et vendre leurs produits. Ce qui favorise la création d’entreprises innovantes », explique Lérig Couprie.
L’état du réseau numérique est également primordial au bon développement du web 2.0 en Touraine. « Le déploiement de la fibre optique sur l’agglomération de Tours est terminé. 188km de fibre ont été installés », assure Tours Métropole Numérique à qui Tours Plus a confié le déploiement du très haut débit uniquement pour le marché des entreprises sur dix-neuf communes de l’agglomération et 41 zones d’activité. Il faudra attendre 2016 pour que tous les foyers de Tours puissent prétendre à un abonnement très haut débit via la fibre optique.
Á l’heure du web 2.0, être au carrefour de la circulation physique ne suffit plus. Il faut désormais être au croisement de la circulation du web 2.0. Á Tours, force est de constater qu’une bonne partie du chemin reste à faire…
Reportage 2.0 au collège Beaulieu
« Le web 2.0 est un vrai débouché »
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