Lee Fields : le soulman aux neuf vies
Publié le 15-10-2019 10:15:31 Modifié le 15-10-2019 10:16:15
Après un début de carrière dans l’ombre de James Brown, le chanteur américain Lee Fields est finalement dans la lumière, pour un succès mondial sur le tard. Enchaînant les vies tel un chat aguerri, il sera à l’espace Malraux ce vendredi.
Comme les chats, Lee Fields a plusieurs vies. Et l’homme semble toujours retomber sur ses pattes. Lorsqu’il se lance comme chanteur de soul music à la fin des années 1960, le succès lui sourit. Il enchaîne les 45 tours, et trace son sillon dans l’ombre de James Brown, auquel on le compare presque toujours.
« Little JB » (le « petit James Brown ») ne résiste pourtant pas aux assauts du disco. Les concerts se font si rare au tournant des années 80 que notre homme se lance dans l’immobilier ! Il chante donc les louanges de maisons à vendre pendant dix ans, en attendant que le vent tourne à nouveau en sa faveur.
La 3e vie du félin Fields se profile à l’horizon 1990, lorsque l’artiste se remet en selle, côté blues. Mais la grande vie, elle, commence à l’aube des années 2000, lorsque les artistes hip-hop et autres DJ s’emparent des trésors du soulman.
Martin Solveig, en 2006, invite l’artiste sur un album et dans ses clips : « Martin m’a demandé de le rejoindre pour chanter certaines chansons, et cela a joué un rôle important dans la suite de ma carrière ! Des gens qui n’avaient sans doute jamais entendu parler de moi m’ont découvert, et je lui en suis redevable. »
Depuis, d’autres se sont frottés au talent de Lee Fields, comme le trio néerlandais Kraak & Smaak, le Français Wax Tailor, ou les rappeurs américano- australiens Bliss N Eso. Pour les collaborations « en chair et en os » ou un sample de ses titres, le chanteur s’entoure aujourd’hui d’une équipe qui gère les autorisations de droits d’auteur et autres détails administratifs.
Après avoir collaboré avec les musiciens d’Amy Winehouse ou Sharon Jones, il s’entoure aussi depuis 2009 d’un groupe fidèle, The Expressions. Sur scène, ils sont ainsi une quinzaine autour du chanteur. Choeurs, cordes, et bien sûr des cuivres, pour faire pleuvoir l’amour sur les spectateurs… car avec son récent album It rains love, Lee Fields enchaîne tubes sucrés et morceaux rythmés, tantôt chat d’intérieur, tantôt tigre racé.
> Vendredi 18 octobre 2019. À l’espace Malraux en co-accueil avec le Petit Faucheux. Placement libre, à 20 h 30. Tarifs de 16 à 32 €