Les nouveaux coiffeurs : encore une petite coupe ?
Publié le 15-11-2019 06:49:48 Modifié le 12-11-2019 11:07:11
Du salon cosy au coeur de Tours au rendez-vous express en galeries commerciales, en passant par l’intervention à domicile de votre coiffeuse préférée, se faire (bien) couper les cheveux n’a jamais été aussi facile.
Nelly Dubost a toujours voulu être coiffeuse. « J’aime rendre les gens beaux », nous glisse la propriétaire du salon franchisé Carpy, du centre commercial des Atlantes. Formée à la coiffure à l’âge de 14 ans, selon le cursus classique CAP + BP (brevet professionnel permettant d’ouvrir un salon et d’encadrer une équipe), elle a pendant sept ans managé un ensemble de 17 salons dans toute la France avant de se poser dans la galerie commerciale attenante à l’hypermarché Carrefour en 2015.
« Je ne regrette pas ; c’est la meilleure galerie de la région en nombre de visiteurs. On a une clientèle variée, certes de plus en plus exigeante, mais comme j’adore le relationnel et la coiffure, je suis en plein dans mon élément. »
Dur dur de trouver du personnel
Deux autres coiffeurs cohabitent au centre commercial : les franchisés Fabio Salsa et Franck Provost. Comme pour toutes les autres enseignes mixtes, la clientèle se compose d’un quart d’hommes pour trois quarts de femmes. En ce qui concerne les tarifs, on est ici à 25 euros pour les garçons et 38 euros pour les filles, en moyenne.
Se définissant comme coiffeur visagiste-coloriste, Nelly Dubost travaille avec Aziza, Sandra, Clarisse et Khasa. Et pour elle, le seul bémol tient (comme pour beaucoup d’autres patrons coiffeurs) dans la difficulté à trouver du personnel. « Notre plage d’ouverture va de 9 h 30 à 20 h 30, on travaille le samedi et pas de vacances à Noël. Si l’on ajoute la station debout, cet ensemble d’éléments semble rebuter les jeunes. On a un vrai problème. »
Thomas Petitcollin, actuel gérant et futur propriétaire d’un des cinq salons Joël Sicard (« Les inédits »), 72 bis avenue de Grammont, porte le même diagnostic. Vice-président de l’Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC) sur le département, il a fait ses armes aux côtés de Brigitte et Joël Sicard, et à 30 ans, il manage, coiffe, forme en CFA et conseille les professionnels.
Le secteur de la barbe
Également barbier, c’est lui qui, au virage des années 2010-2012, a convaincu ses propriétaires de se lancer dans ce nouveau business. Aujourd’hui, il forme son personnel afin de développer le secteur de la barbe. Car, vous l’ignorez peut-être mais, selon tous les coiffeurs rencontrés, trois hommes sur quatre portent aujourd’hui barbe, bouc ou moustache. Un véritable marché.
Manager des salons Authentic Men de Tours (Place de Châteauneuf, rue Charles-Gilles, rue de la Scellerie + deux salons à Chambray et Saint- Cyr), Steeven Laffont Delchet se passionne pour la barbe. Il aurait pu percer dans le monde du foot, évoluant il y a cinq ans en Nationale 3 en Bretagne, mais depuis deux ans et alors qu’il a seulement 24 ans, il impressionne. « Tailler une barbe, réaliser une coupe de cheveux en rapport, j’adore. Le contact manuel à travers le rasoir, la tondeuse, les ciseaux est unique. »
Pour le client, le passage chez Authentic Men revient à 25 euros pour la coupe de cheveux et 21 euros pour la barbe. « Nous ne pouvons pas faire de tarification groupée, et le calcul d’une prestation se fait selon le critère 1 minute = 1 euro. Même si la tendance hipsters s’est calmée ces deux dernières années, l’avenir des barbiers s’annonce prometteur », insiste-t-il.
Thierry Mathiot