Nicolas Vassal, libraire : « Les livres m’ont aidé à comprendre le monde »

Publié le 27-03-2025 08:27:54 Modifié le 25-03-2025 11:34:40 Par Emilie Mendonça

#VisMaVille Derrière le comptoir, Nicolas Vassal ne refait pas le monde : il le lit et l’explore au fil des pages et des rencontres, dans un espace de partage et d’échange. Cet espace ? La librairie indépendante Les Temps Sauvages.

Une cliente taille la bavette en se baladant dans les rayons, autour des derniers essais sortis. Les marquepages « Pour les fêtes soutenons les éditions indépendantes » et leur slogan anti-Bolloré sont encore à disposition près de la caisse. Le programme des prochaines rencontres est aussi là, plein de promesses : après les récents échanges autour du racisme anti-Asiatiques en France ou avec le romancier Martin Mongin, le libraire Nicolas Vassal et son associée Véronique Le Gars accueilleront le 27 mars Vincent Tiberj pour son essai « La Droitisation française, mythe et réalité ». Nous voilà bien partis pour écrire que nous sommes dans une librairie engagée.

Nicolas Vassal ne dément pas complètement : « On assume notre engagement. On aime accueillir des gens qui militent depuis de nombreuses années, ou des chercheurs, pour les inviter à partager leur savoir. » La librairie serait-elle un espace des possibles, où l’on vient s’extraire du monde pour mieux l’observer par un prisme aux multiples facettes fait des lectures proposées ?

En tout cas, la formule séduit plus d’une trentaine de curieux à chaque fois, pour une trentaine de rencontres par an. Mais réduire Nicolas Vassal à un profil de libraire engagé reviendrait à oublier le rôle de librairie généraliste de quartier que jouent Les Temps Sauvages au 82 avenue Grammont. Le couple d’ados venu chercher un livre « conseillé sur TikTok », ce quinquagénaire qui débarque pour commander un album jeunesse car il sait que l’exemplaire en rayon sera acheté d’ici peu par une maman qu’il connaît, sans oublier le dernier roman de Jacky Schwartzmann qui nous fait face… Nicolas n’est pas très fan de l’auteur, mais il a « un client qui ne rate aucune de ses nouveautés, donc je le commande pour l’avoir lorsqu’il vient ».

Autant de preuves qu’on n’a pas pénétré dans un antre politisé où seuls d’obscurs encartés auraient droit de citer (oui, nous caricaturons l’éventuelle critique que nous n’avons pourtant jamais entendu formuler). Au contraire, la grande vitrine est aussi transparente que le libraire sur ses intentions : des livres, de tout poil et pour tous les âges, avec une offre différente des librairies de l’hypercentre.

Certains volumes portent le petit carton « Coup de cœur du libraire ». A-t-il tout lu ici ? « Ce serait impossible ! Un libraire ne lit presque jamais pendant qu’il est à la librairie. C’est le matin, le soir, pendant la pause-déjeuner ou les jours de repos. Et avec le flux de sorties, c’est parfois décourageant de ne pas avoir le temps de découvrir tous les ouvrages qui valent le détour. »

122 livres lus tout de même l’an dernier, sans compter les BD. 9 000 ouvrages en boutique, 3 ans d’existence pour la librairie, 38 pour le libraire, un Smic pour salaire et un comptable satisfait, et surtout une infinité de pages et d’aventures de papier qui restent encore à explorer.

Emilie Mendonça

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