Prix du roman tmv : les mots d'Océane
Publié le 16-06-2015 15:34:27 Modifié le 16-06-2015 15:34:27
Rencontre avec Océane Madelaine, autour de son livre D’argile et de feu (éditions des Busclats), qui vient de recevoir le Prix du roman tmv-La Boîte à Livres.
Vous êtes à la fois romancière et céramiste. Modeler la terre et modeler les mots, c’est la même chose ?
J’ai l’impression que plus j’avance et plus ces deux pratiques ont tendance à se rencontrer, à se réconcilier. Et, finalement, D’argile et de feu raconte un peu ça : c’est le territoire de l’écriture qui accueille le territoire d’argile. Mon métier de céramiste m’aide à travailler la langue comme une matière, à aller chercher les mots, à les malaxer, à les tendre.
Et comment savez-vous qu’un texte ou qu’une poterie est prête à passer au four ?
Quand je décore un bol, il y a un moment où je sais que c’est fini, que si je rajoute quelque chose, cela va détruire ce que j’ai fait. Pour l’écriture, c’est un peu la même chose. Je suis quelqu’un qui travaille beaucoup, au mot à mot, je retravaille… Et pour moi, la définition d’un texte qui est terminé, c’est un texte auquel on ne peut rien enlever.
Vous écrivez depuis longtemps et vous n’aviez jamais publié de roman. Pourquoi maintenant ?
D’argile et de feu n’est pas mon premier roman, mais c’est le premier qui est publié et je crois que ce n’est pas un hasard. Il y a dans ce roman quelque chose de très juste, qui est nourri de mon métier de céramiste. Mais, au-delà de ça, quand je suis devenue céramiste, j’ai eu très vite des contacts avec les gens. Je fais mon bol, je le cuis, je l’apporte sur un marché et j’en parle. Avec l’écriture, il est arrivé un moment où j’ai eu besoin de ça. Il me manquait quelque chose parce que je n’étais reconnue que comme potière, j’avais l’impression qu’il me manquait une moitié de moi.
Catégories : News