Tmv : vis ma vie de streeteuse !
Publié le 25-03-2016 07:47:26 Modifié le 25-03-2016 07:47:26
Pour fêter comme il se doit nos 5 ans, on a laissé la parole à un maillon très important de la chaîne : les streeters et streeteuses. Ces étudiant(e)s adorables (graou, we love you) qui vous distribuent tmv le mercredi matin, qu’il neige, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il fasse 40 °C. Anaïs, que vous croisiez souvent jusque récemment, raconte son expérience !
Aaah ! Mais qu’est-ce que c’est que ce bruit ?!
Après un rapide coup d’œil autour de moi, la zone semble sous contrôle. C’est juste le réveil qui vient de sonner : il est 5 h 27, on est mercredi et c’est l’heure d’aller distribuer le nouveau numéro de tmv ! Tout va bien. Le réveil, c’est l’étape la plus délicate. Une fois la radio allumée, il ne faut pas refermer les yeux. Jamais ! À l’heure où seul le camion poubelle fait du bruit dans la rue déserte, le train du sommeil peut être fourbe et repartir aussi vite qu’il est arrivé.
Mais, alors que mes yeux sont encore mi-clos, j’aperçois un objet qui finit de réveiller complètement ma rétine endormie : la casquette tmv. Elle est là, posée, m’attend sur le coin de mon bureau. Difficile de la louper.
Le petit-déjeuner est rapide et, sans tarder, j’enfile ma combinaison.
Il est 6 h. Courageuse, j’enfourche mon vélo, prête à aller accomplir ma mission. Il fait encore nuit noire mais au moins il ne pleut pas. C’est la première bonne nouvelle du matin. Il est 6 h 10. Je m’approche du lieu de rendez-vous, aperçoit le camion NR et quelques casquettes roses. Je dis alors bonjour à mes camarades puis, c’est le ballet des chariots qui commence ! On sort les caddies, on les déplie, on met les paquets de journaux dessus et c’est parti. Oh, j’allais oublier la touche finale… le parasol.
Cette fois c’est bon. Tous les petits bonhommes en noir et magenta partent chacun de leur côté de la gare. On se retrouvera tout à l’heure, à 9 h, pour faire les comptes.
6 h 20.
Mon chariot est posé près de l’arrêt de tram et ne bougera plus pour les trois prochaines heures . J’ai mes bonnes chaussures, sur le point de commencer ma randonnée entre les regards des courageux encore endormis. Jusqu’à 7 h, même les abords de la gare sont calmes.
[instant poésie : ON] J’en profite pour apprécier la belle présence de la lune qui ne va pas tarder à se coucher et celle du soleil qui arrive petit à petit pour prendre le relais. [Instant poésie : OFF]
Quand 7 h 30 se profile, la grande chorégraphie des passants débute pour de vrai .
Et après plusieurs mercredis, c’est amusant de distinguer les différentes catégories d’individus parmi les lève-tôt. Tout d’abord, il y a les personnes-relais et notamment cette dame qui me demande toujours 4 ou 5 exemplaires du journal. Elle travaille à la maison de retraite et les donnera à « ses petits vieux » (comme elle les nomme affectueusement) qui aiment bien le lire. Et cette autre dame, qui en prend une dizaine tous les mercredis ! On apprend à se reconnaître au fil des semaines et on échange seulement un sourire maintenant lorsqu’elle me dit : « Bonjour, je vais me servir sur le chariot ! ».
Ensuite, il y a les pressés. Et parmi eux, certains cyclistes sans peur qui tendent le bras et lâchent le guidon quelques secondes au péril de leur vie (comment ça, on exagère ?) pour attraper le journal au vol ! Il y a ceux qui n’en veulent pas et qui se sont levés du mauvais pied : « Oh, pour ce qu’il y a écrit dedans… » . Heureusement, il y a aussi ceux qui savent dire non avec le sourire : « Désolé, je sais pas lire ! » .
Parmi les lève-tôt, il y a aussi des dragueurs : « Comment résister à votre sourire ? Vous pourriez donner n’importe quoi avec. »
Et au milieu de tout ce petit monde , il y a nous .
Nous qui, à force de faire les 100 pas sur une aire relativement étroite, sommes au courant de choses qui pourraient bien améliorer vos matins. Alors si vous êtes gentils avec la personne cachée dans la doudoune rose, elle pourra par exemple vous prévenir que la deuxième porte coulissante de l’entrée ouest de la gare ne s’ouvre pas ce matin (on vous évite un nez cassé et une honte intersidérale, gnark).
Elle vous dira aussi que ça ne sert à rien de courir pour monter dans le tramway puisqu’il est à l’arrêt depuis 8 minutes. Bref, ce qu’on aime nous, c’est distribuer tmv avec le sourire et recevoir les vôtres en échange. Rien de tel pour commencer une journée. Oh, mais il est déjà 9 h. L’heure idéale pour retourner se coucher, parole de casquette rose !
Récit par Anaïs Andos
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