Tours métropole : ce que ça va changer
Publié le 02-03-2017 10:40:39 Modifié le 02-03-2017 10:40:39
Mi-février, les députés disaient oui à Tours métropole, après un chemin parsemé d’embûches. Un combat politique, puisque Tours veut entrer dans la cour des grands mais qui (attention spoiler) ne changera pas la vie quotidienne des Tourangeaux. Explications.
DES COMPÉTENCES ÉLARGIES
Il est évident que le passage au statut de métropole donnera de nouvelles compétences à Tour(s)plus. en matière de voirie, d’espaces publics, de gestion de l’eau et des abattoirs ou encore en politique d’urbanisme. L’agglo, avec ce nouveau statut, pourra aussi prendre des participations au capital de sociétés innovantes et rejoindre la gouvernance des gares.
Jusqu’à maintenant, le Département gérait les fonds de solidarité logement, la prévention spécialisée et les aides aux jeunes en difficulté. Désormais, c’est la métropole qui s’en chargera.
CÔTÉ GROS SOUS-SOUS
Ajout de compétences oblige, les effectifs de l’agglo vont doubler. Mais, dans les colonnes de la NR, Philippe Briand assurait que les impôts n’augmenteraient pas. Idem pour les dépenses publiques : il ne devrait pas y en avoir en plus, puisque cette hausse des effectifs se fait via un transfert de personnel des communes vers la métropole. Par ailleurs, chaque année, la métropole est censée recevoir 5 millions d’euros de l’État. Hop, c’est cadeau.
UN RÔLE RENFORCÉ
Politiquement, la métropolisation, c’est champion (hop, on a déjà trouvé votre slogan). Puisque sur le papier, Tours métropole doit peser plus lourd dans la balance. « Le territoire deviendra un interlocuteur privilégie pour l’État », rappelait récemment le président de l’agglo Philippe Briand, dans Tour(s)plus Le Mag. Les discussions avec l’État étant simplifiées, ce sont aussi les financements plus lourds qui seront facilités.
Pour faire simple, la métropolisation représente en fait une organisation plus moderne. Mais concrètement, pour les habitants, le quotidien ne changera en rien.
QU’EN DISENT LES OPPOSANTS ?
D’aucuns ont critiqué l’absence de concertation des citoyens pour ce passage en métropole. C’est le risque avec le sujet métropole : le débat est effectivement monopolisé par les élus au détriment du débat citoyen. Si beaucoup admettent que la métropole pèse plus lourd, les opposants estiment aussi que l’absorption des compétences des communes à une échelle plus vaste entraîne une perte de pouvoir local. D’où l’inquiétude de certains maires de petites communes qui imaginent le pire : être soumis à la toute-puissance d’une seule entité qui deviendrait un peu l’ogre qui dévore tout.
D’autres, à l’instar du journal satirique grenoblois Le Postillon (Grenoble est passée métropole en 2015), regrettent le fait même de « métropoliser » : « Aujourd’hui, on gère les territoires comme des entreprises : il faut donc croître ou mourir. »
AMOUR POLITIQUE
Élus de tous bords, ont – en très très large majorité – soutenu le dossier de métropole. Suffisamment rare pour être noté. Philippe Briand (Les Républicains) et le député Jean-Patrick Gille (PS) sont les deux artisans ayant le plus œuvré à sa concrétisation. À coup d’annonces sur les réseaux sociaux et déclarations dans la presse, les deux élus n’ont cessé de communiquer sur un projet qu’ils estiment historique et obligatoire.
Bref, ils ont marché main dans la main tout du long. Comme quoi, la métropole aura au moins permis de dépasser les clivages politiques. C’est déjà ça.
[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » data-lang= »fr »><p lang= »fr » dir= »ltr »><a href= »https://twitter.com/hashtag/DirectAN?src=hash »>#DirectAN</a> l’article 41 ouvrant le statut de métropole pour <a href= »https://twitter.com/hashtag/Tours?src=hash »>#Tours</a> adopté en 2eme lecture
Catégories : News