Velpeau, carte postale du quartier
Publié le 12-11-2013 16:00:25 Modifié le 12-11-2013 16:00:25
Avant notre installation pour notre numéro spécial sur le quartier, tmv est allé tâter le terrain.
Elle salue un gamin sur sa trottinette, roulant tranquillement sur le trottoir. « Je le connais depuis tout petit, il a été dans la classe de ma fille, qui est aujourd’hui au collège », détaille Anne Désiré, présidente de l’association Velpeau interactif organisation conviviale et culturelle (VIOCC). Enthousiaste, elle raconte la bonne ambiance dans le quartier. « Il y a de l’entraide entre les habitants. On est dans l’échange, on se sent vite intégré », estime-telle. Pour illustrer ce sentiment, elle détaille quelques habitudes. « Quand l’école était le samedi matin, les parents se retrouvaient au Vel’Pot. Le vendredi soir aussi, en terrasse, quand il fait beau », poursuit-elle, les yeux rivés sur la place. Une place comme élément central du quartier. Le marché (jeudi et dimanche), marque les retrouvailles entre les habitants.
Ça braille, ça respire des multitudes d’odeurs et ça discute. Le moment revient dans les bouches de tous les habitants interrogés, fiers de leur emblème et du « plus grand marché de Tours ». En dehors de ce temps fort, le parking est visible. « Un gratuit dans le centre », souligne Christian, le photographe. Il tient son enseigne depuis 17 ans. « Je suis une sorte de dinosaure », se marre-t-il, derrière son comptoir. Il en a vu passer des boutiques, sur la place ou dans les rues adjacentes. « Avant, c’était l’endroit le plus commerçant de la ville », se souvient-il. Le quartier change. Témoin, à une centaine de mètres de chez Christian, le nouveau jardin collectif. L’association les Jardiniers Ambulants plante, arrose et cultive quelques mètres carrés sur la place. « Et puis, le quartier s’est rajeuni », continue le photographe. Famille, jeunes actifs avec ou sans enfants… La sociologie entière du quartier a été modifiée. « Avant, c’était un quartier d’anciens », assure-t-il. Cheminots. Des anciens, il en reste. Et s’il n’y en avait qu’une à rencontrer, il serait bon d’aller voir du côté de chez Paulette Barré. 94 ans, l’esprit toujours alerte. Elle habite la même maison, rue Bellanger, depuis 1938. « C’était un quartier de cheminots, populaire », raconte-t-elle, attablée dans son salon. Son mari travaillait d’ailleurs à la SNCF, « mais dans les bureaux », précise Paulette. Les rues ont changé de nom depuis. Celle délimitant le quartier côté gare de Tours (Édouard Vaillant) était connue sous le nom de rue de Paris. « Pour les transports, on avait même le tramway qui venait jusqu’ici », s’enthousiasme-t-elle, ressassant ses souvenirs.
Elle se rappelle de belles époques « quand elle faisait du basket, pique-niquait avec les autres petits ». Et aussi de moins heureuses, pendant l’Occupation, quand les Nazis avaient réquisitionné l’usine, qui prenait la place des actuels HLM. En déambulant dans le quartier, les petits passages, les impasses bardées de maisons avec de petits jardins sont au calme. Préservés de l’agitation de la place. La promenade offre des moments incongrus. Comme lorsque l’on croise un chat errant, non loin d’un panneau « chat lunatique ».
Velpeau, c’est aussi ces habitations dans des anciens hangars ou entreprises. Des gamins dévalant à toute vitesse pour aller jouer sur la place Velpeau. Qu’il pleuve, vente ou neige. Ces artistes mentionnés, comme Béatrice Myself, ces assos comme les Tontons Filmeurs. Pour une première visite, ça donne envie d’y retourner. G. V. Retrouvez la rédaction de tmv du mardi 19 au vendredi 22 novembre au bar Vel’Pot.
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