A Tours, Adrien Pitault et ses livraisons de centaines de kilos à vélo
Publié le 06-02-2025 13:59:15 Modifié le 04-02-2025 15:33:54
#VisMaVille Depuis qu’on a interviewé Adrien Pitault, la vague impression de le voir partout nous saisit. Le matin aux aurores avenue Grammont, le soir livrant des légumes à l’Étape 84... Avec son vélo-cargo À Vélo 37, on ne peut pas le louper.
Au départ, une idée : livrer des colis de moins de quinze kilos à vélo dans Tours. Mais le cyclo-entrepreneur Adrien Pitault l’admet volontiers : « Ce premier projet n’a pas du tout marché, les entreprises avaient déjà leurs habitudes donc je me suis tourné vers des colis plus gros, puis d’autres choses à livrer que des colis. » Résultat des courses ? Aujourd’hui, du mardi au vendredi À Vélo 37 transporte 500 à 600 kg de produits chaque jour.
Des produits frais pour les restaurants, les courses des clients d’Intermarché ou Mr Bricolage, des collectes de biodéchets, tout est possible pour lui et ses trois collaborateurs armés de leurs cargos et remorques qui en un clic s’attachent aux vélos.
Les journées débutent à 6 h du matin, se terminent vers 20 h. Réceptionner les stocks au local de l’entreprise, quartier Velpeau, les répartir pour la livraison ou les mettre dans la chambre froide passive, sorte de glacière géante, créer des itinéraires optimisés grâce à un logiciel adapté… Et bien sûr, pédaler pour livrer.
Ah qu’il est loin le temps du management dans l’industrie ! Quelle mouche a donc piqué Adrien (sans le doper) pour qu’il se lance dans ce projet en 2021 ? « J’étais déjà branché écologie, et je fais du vélo depuis toujours. J’ai toujours baigné dans le vélo. » Ce n’est donc pas un hasard si le quadragénaire est aussi membre du Collectif Cycliste 37 depuis une dizaine d’années, et co-président de cette association depuis six ans.
Quant au temps libre, tourne-t-il autour du biclou ? « On ne part pas forcément en vacances à vélo avec ma femme et notre fille, mais je me fais tous les ans une sortie de 200 à 300 km. Cette année j’irai en Mayenne, et mon but est de courir la prochaine course Paris-Brest-Paris, en 2027. » 1 200 km de randonnée vélo qu’Adrien fera « par défi, pas pour l’aspect compétition ». On ne se fait pas de souci pour lui, car il en a dans les mollets, avec ses 50 à 80 km quotidiens dans les rues de l’agglo avec son vélo à assistance électrique et ses kilos de marchandises.
Il l’a d’ailleurs prouvé en pédalant jusqu’à Lyon en mai dernier pour participer au Congrès des Boîtes à Vélo, toutes ces entreprises conçues autour de la bicyclette. Soit près de 480 km avalés en deux jours avec un vélo gravel classique. « Au quotidien ou dans ces grandes sorties, j’apprécie la déconnexion, l’air libre… Et j’avoue que j’ai eu plus de courbatures après avoir couru les 10 km de Tours qu’après ce trajet vers Lyon ! »
L’une des prochaines étapes qu’il envisage d’ailleurs côté boulot, c’est de repasser au vélo sec (sans assistance), « aussi bien pour l’exercice physique que par philosophie, pour limiter l’impact carbone de mes livraisons ». D’ici là, il y aura d’abord la mise en place de locations de remorques aux particuliers au printemps… et des tonnes de produits livrés aux quatre coins de Tours.
Emilie Mendonça