Belles familles : retour en demi-teinte
Publié le 13-10-2015 17:21:30 Modifié le 05-04-2019 16:31:57
Le mythique Rappeneau est de retour avec ce Belles Familles. Tourné en partie à Blois, notamment, la dernière offrande du réalisateur français s'embourbe rapidement.
Jean-Paul Rappeneau s’était fait rare ces derniers temps. Le cinéaste, surtout connu pour Cyrano de Bergerac ou encore Le Hussard sur le toit, revient sur le devant de la scène après une dizaine d’années d’absence. Dans son sac, Belles Familles. L’histoire de Jérôme Varenne (joué par Matthieu Amalric), de passage en France avant un rendez-vous d’affaires, qui se retrouve happé par son histoire familiale : la maison où il a grandi est en effet au cœur d’un conflit local ; une échappée provinciale qui va changer sa vie…
« C’est un film sur la province, une plongée dans le bain de la mondialisation », a rappelé le réalisateur, lors de l’avant-première à Tours (le film a été tourné en partie à Blois). Mais autant le dire de suite : l’argument est vite noyé dans un fatras de séquences plus ou moins réussies et ennuyeuses. Pourtant, Rappeneau suit à merveille ces non-dits sur l’enfance, sur la deuxième famille d’un père. Il y injecte ce charme suranné agréable. Il filme amoureusement la bâtisse. Comme une personne. Sa caméra épouse les murs, les formes, les meubles poussiéreux.
Mais le tout est bêtement torpillé par cet imbroglio juridico-administratif sur lequel s’attarde Rappeneau, anesthésiant totalement le spectateur. En dents de scie, souvent lénifiant, le long-métrage se perd dans une écriture un peu facile, où le peu de surprises aura vite raison du spectateur.
Belles Familles, filmé comme une pièce de théâtre de boulevard, est aussi inégal dans la caractérisation de ses personnages : parfois outranciers (Karin Viard, Guillaume de Tonquédec…), parfois à peine esquissés (André Dussolier). Par chance, la sublime Marine Vacth, magnétique, réussit à électriser ces deux heures qui paraissent bien longues.
>>Comédie dramatique (France), de Jean-Paul Rappeneau. Durée : 1 h 53. Avec Matthieu Amalric, Marine Vacth, Karin Viard, Gilles Lellouche…
NOTE : 2,5 / 5
Catégories : Ecrans