Brice Lamblin : la main au brassin
Publié le 27-04-2017 09:05:37 Modifié le 27-04-2017 09:05:37
Tourangeau d’origine, Brice Lamblin, 34 ans, souhaite produire des bières innovantes inspirées de celles qu’il a goûtées lors de ses voyages. Adepte des circuits courts et de l’artisanat, il inaugurera sa Micro-brasserie de Tours en mai.
« Mon objectif est de moderniser la binouze en Touraine. Faire de la bière de bûcheron, de la bière complètement artisanale qui a du goût », exulte Brice Lamblin, à l’entrée de son local. En mai, ce trentenaire rock’n’roll inaugurera sa Micro-brasserie de Tours (M.B.T.), nichée à l’extrémité d’un grand entrepôt de La Riche. Baggy en toile, tatouages sur l’avant-bras et cigarette roulée au bout des doigts, il dit avoir des recettes originales plein la tête.
Ce mois-ci, il a brassé sa première bière sur place, à la M.B.T. Florale. Concoctée avec des fruits frais, elle sera vendue cet été sur la plage de la Guinguette, de l’autre côté du pont Wilson.
À partir de septembre, le Tourangeau passera aux choses sérieuses avec « probablement une brune costaud (sic), au malt fumé, au café ». Ce qu’aime cet ancien cuistot, c’est le côté artisanal du métier : « Je veux m’éclater, changer mes recettes au cours des saisons, mettre la main à la pâte quoi. » Sa passion est née lors de son expatriation en Australie, en 2010. À Melbourne, il travaillait dans un restaurant qui proposait des accords mets-bière : « On avait 300 références de bières, j’ai goûté des trucs de fou », se souvient-il, les yeux pétillants. Il s’est ensuite envolé pour la Nouvelle-Zélande qu’il a traversée du Sud au Nord pour aller à la rencontre d’une centaine de brasseurs locaux.
De retour en Touraine en 2012, il ramène dans ses bagages le projet d’ouvrir sa propre micro-brasserie pour produire des bières inspirées du Nouveau Monde. Mais entre-temps, Brice Lamblin monte un bar-restaurant avec des amis rue Colbert, puis devient papa de deux petites filles. Désormais, son rêve est sur le point de se réaliser.
En juin 2016, il a réussi à récolter un peu plus de 6 000 € via une campagne de financement participatif. De quoi l’aider pour l’achat du matériel de brassage, dont une partie a été bricolée par ses soins. Sa bière, il la veut la plus naturelle et locale possible. « Je pense circuit court : je prends mes malts dans le Berry, à 120 kilomètres d’ici. »
Pour aller plus loin et gagner en autonomie, il songe à brasser ponctuellement une cuvée hyper-locale avec du houblon et des plantes aromatiques cultivés sur place. Pour l’eau, il envisage même de creuser un puits. Dans son « squat dans la cambrousse, à cinq minutes de Tours », il ouvrira ses portes au public chaque fin de semaine. Et si la micro-brasserie fait recette, au lieu de l’agrandir, pourquoi pas développer d’autres activités artisanales. Brice Lamblin s’y voit déjà : « Un endroit où t’as de la bière, de la bouffe fabriquée sur place, un fumoir, un petit potager, un four à bois à l’ancienne où on ferait du pain pour recycler les céréales. » De quoi allier ses deux passions : la cuisine et les bières, le tout à la bonne franquette.
Margaux Lacroux
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