La vierge, les copte et Namir Messeeh
Publié le 12-09-2012 14:54:29 Modifié le 12-09-2012 14:54:29
Premier long métrage de Namir Abdel Messeeh, un jeune réalisateur franco-égyptien très prometteur. Un vrai-faux documentaire hilarant élu film du mois au cinéma Les Studio.
Il part dans tous les sens Namir Messeeh. Il filme tout azimut. Il se met en scène aussi : un jeune réalisateur qui cherche à produire son film sur les apparitions de la vierge en Égypte. Namir Messeeh veut tout raconter. Il y a d’abord ses parents exilés du pays des pyramides et de confession copte, les boîtes de production qui ne se battent pas pour prendre son film, sa foi vacillante. Il montre le Caire, la campagne égyptienne. Il parle aussi de ses doutes quand au bien fondé de son film. Namir Messeeh est malin. Il balade le spectateur et fait ce qu’il veut de lui. Car Namir Messeeh est un charlatan, un arnaqueur de la meilleure espèce. De celle qui fait rire aux éclats et qui n’hésite pas à mentir sur la réalité pour mieux la raconter.
Explications : si La Vierge, Les Coptes et Moi ressemble à s’y méprendre à un documentaire sur la communauté chrétienne en Égypte, c’est un leurre. Le film est parfaitement scénarisé. Seules certaines scènes ont été improvisées. Namir Messeh fait penser à une version orientale de Michael Moore, en moins polémique. Sous ses airs de geek un peu bordélique, ce garçon manipulateur est un génie de la mise en scène. Il joue sans vergogne sur la frontière entre le réel et la fiction sur laquelle il tisse les liens de son histoire et de son propos : montrer en 1 h 30 le vrai visage d’une Égypte trop méconnue. Un pays cosmopolite. Une nation baignée d’humour, de théories du complot où les égyptiens évacuent les tracas du quotidien en blaguant. Par petites touches, Namir Abdel Messeeh raconte la complexité de son pays. Cet escroc bienveillant du septième art n’a finalement qu’un seul but : vous faire adorer l’Egypte.
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