Klapisch de fin
Publié le 04-12-2013 11:00:03 Modifié le 05-04-2019 16:32:18
Après l'énorme Auberge espagnole et le faiblard Poupées Russes, Casse-tête chinois clôt sans éclat la saga.
Et s’il s’était arrêté à Barcelone et n’avait pas fait les escales à Londres et à New York ? À force d’user la corde générationnelle, Cédric Klapisch a bien du mal à retrouver la fraîcheur originelle de l’Auberge espagnole et se perd dans le fil dans l’histoire.
Celle de Xavier, ce beau paumé d’écrivain qui passe de l’étudiant Erasmus au jeune papa poule nouvellement divorcé. Son ex-femme, Wendy, a rencontré un bel Américain, s’est installée dans un magnifique appartement au bord de Central Park. Xavier invoque le besoin de voir ses enfants et décide de venir vivre dans la même ville. Avec ce nouveau départ, il embarque avec lui son lot de déceptions amoureuses et de questionnements sur sa vie de quadragénaire. Il a toujours les mêmes amies, Isabelle la rebelle qui travaille maintenant dans la finance et Martine l’engagée dans la cause du commerce équitable.
Contre-emploi
Comme son nom l’indique, le scénario de Casse-tête chinois se veut alambiqué. Tiens, c’est complexe comme la vie de Xavier… Pas très fin, surtout que Klapisch confond complexe avec fouillis dans sa mise en scène. Les flash-back maladroits et les petites animations façon dessin animé, c’est joli mais à contre- emploi quand ça ne sert pas le propos du film. Mignon, gentil, rigolo, Casse-tête chinois fait passer le temps de manière agréable. Mais ne dit pas grand-chose. Contrairement à l’Auberge espagnole, qui racontait cette génération 80 perdue dans un monde sans repère, Klapisch a perdu son ton, celui qui lui servait à radiographier une partie de la société avec humour et décontraction.
Certes, le réalisateur essaye maladroitement de broder son histoire autour des thèmes dans l’air du temps. Il survole l’homoparentalité, tartine sur le divorce, plonge tête baissée dans l’immigration et donne parfois l’impression de faire une liste de course sociologique. Dans cette superficialité, Cédric Klapisch arrive malgré tout à capturer une petite partie de l’esprit new-yorkais. Sans en faire des tonnes sur la grande pomme, il rend familier ce décor déjà filmé mille fois.
Côté acteurs, pas de fausses notes : Audrey Tautou, Romain Duris et Cécile de France ont assez d’expérience pour faire le job et maintiennent l’esprit de leurs personnages. Même si, parfois, la franche rigolade des débuts laisse sa place aux petits rires de politesse. La fougue et la rage romantique de l’Auberge espagnole se sont transformées en comédie légère. Klapisch a essayé de retrouver son histoire initiatique alors qu’il aurait peut-être dû se contenter d’une romance sans prétention.
Note : 1 étoile (BOFissime)
Catégories : Ecrans