COP21 : Ma vie sans sac plastique
Publié le 06-11-2015 08:17:32 Modifié le 06-11-2015 08:17:32
Débarrassons-nous du plastique ! Une idée pleine de bon sens et très en vogue, mais qui n’est pas si facile à appliquer. Changer nos habitudes c’est aussi se confronter à celles des autres. Depuis quelques mois, j’essaye de vivre sans sac plastique… Un défi quotidien !
Combien de sacs plastiques vous propose-t-on par jour ? Essayez de vous en passer pendant une semaine et vous verrez que « non merci » deviendra probablement la phrase que vous prononcerez le plus souvent en faisant vos courses. Car ces sacs, on vous les suggère systématiquement, gratuitement ou pas. Le lieu le plus classique est évidemment le supermarché. En raison de la quantité d’articles achetés, pas évident de répondre : « Je vais les mettre dans mon sac à main ! » La responsabilité est souvent partagée : vous avez oublié vos sacs solides et vous vous dites que « bah, tant pis, pour cette fois, je prends un sac jetable ». Mais si, comme moi, vous êtes particulièrement tête en l’air, en vérité vous cédez bien plus souvent à la facilité que vous ne voulez bien l’admettre. Les grands sacs de courses ne sont pas pratiques à garder sur soi en permanence. Et finalement 4 centimes, quand on est pressé et empêtré, on est prêt à les payer (si, si, avouez-le !).
Évidemment, changer ses habitudes, ce n’est pas simple. La loi de transition énergétique (promulguée le 17 août dernier) tente donc de nous l’imposer petit à petit. Les sacs de caisse en plastique à usage unique seront interdits à partir du 1er janvier 2016. Cela sera étendu aux autres sacs plastiques à usage unique et aux emballages plastiques pour l’envoi de la presse et de la publicité dès 2017. En 2020, ce sera au tour de la vaisselle plastique jetable d’être interdite. Autant dire qu’il vaut mieux commencer tout de suite à prendre le rythme.
Mais la question citoyenne se pose : avons-nous réellement besoin d’une loi pour nous prendre en main ? Les solutions existent déjà et ne sont pas aussi contraignantes qu’on peut l’imaginer. J’ai, par exemple, changé de sac à main, en choisissant un modèle un peu plus grand. Quand mon pharmacien me demande si je veux un sachet, je n’en ai pas besoin : les boîtes de médicaments rentrent dedans sans problème. Dans mon supermarché, j’ai acheté des sacs en tissus bleus, roses ou violets (disponibles en caisse) qui se replient sous forme de pochette (12 x 10 cm). Cela ne prend pratiquement pas de place et j’en laisse systématiquement deux dans mon sac à main (messieurs, à vos besaces !). Ainsi, si je décide d’aller faire des courses à l’improviste je peux tout emporter. Si vous faites de grosses courses, il est probable que vous soyez en voiture : laissez quelques grands sacs dans votre coffre en permanence.
20 000 VIEUX SACHETS SOUS LA MER
Au supermarché, j’ai également arrêté d’emballer mes fruits et légumes dans les sacs plastiques transparents. Je les pèse directement sur la balance, je garde l’étiquette et je les mets en vrac dans mon chariot. Aucune grande surface ne m’a empêchée de fonctionner ainsi jusqu’à présent. J’ai voulu faire de même au marché, mais les vendeurs sont souvent plus rapides que moi. Les légumes sont systématiquement mis dans des sacs plastiques, alors que j’ai des grands sacs vides dans les mains. Je dois souvent insister pour que les maraîchers les mettent directement en vrac dedans.
J’ai fait le même constat dans les magasins de prêt-à-porter. Les vendeurs glissent mécaniquement les vêtements dans un sac et il m’est arrivé plusieurs fois de leur demander de les ressortir pour les prendre directement dans le mien. Leurs regards perplexes me traumatisent moins que ce que j’ai vu sur internet. En avril, un plongeur a filmé les fonds marins près de la Croisette à Cannes : à cinq minutes des marches du festival, un amas aquatique de déchets en plastique. Avec les courants marins, ces milliers de déchets s’entassent et forment ensuite des continents, dont le plus connu est celui du Pacifique Nord (sa taille équivaut à six fois celle de la France).
Les trois quarts des déchets abandonnés en mer sont en plastique. En France, 17 milliards de sacs plastiques sont encore consommés chaque année (soit trois fois la population mondiale !) et 8 milliards sont abandonnés dans la nature. Or, pour se décomposer totalement, ces sacs ont besoin de 200 ans.
Autrement dit, chaque sac plastique survivra non pas à une mais à trois générations d’hommes.
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Témoignage : Julia Mariton
Catégories : News