Formation : l'apprentissage ? Une nouvelle vie !
Publié le 04-02-2021 11:28:14 Modifié le 04-02-2021 14:25:37
Louison a 26 ans et vient de trouver sa voie : il aura la double casquette de web designer et développeur web. En alternance dans une entreprise, il nous embarque dans son monde, vers lequel il a pris le temps de cheminer.
Longtemps, Louison s’est imaginé travailler dans le monde de la musique. Lorsqu’il était au lycée en bac STG option marketing, à Tours, il rêvait de transformer sa passion pour la musique en métier.
À cette époque, il animait une émission sur Radio Béton ; il avait également monté une association avec laquelle il s’occupait d’organisation de concerts plutôt électro et hip-hop et de produire des artistes du cru. Alors naturellement, une fois le bac en poche, le voilà lâchant ses études pour convoiter une vie parisienne dans l’évènementiel culturel.
Très vite, il déchante, ne trouve pas sa place et rentre dans sa ville natale. Pendant cinq ans, il chemine dans la restauration, de jobs de livreur de pizzas et de sushis à commis de cuisine avant de finir serveur saisonnier dans des restaurants.
Indépendance, créativité et stabilité de vie
Verdict : son côté entrepreneur se confirme. « J’ai toujours aimé entreprendre des choses, que ce soit dans le milieu associatif ou professionnel. Mais la restauration est un milieu dur et instable, c’était plus du dépannage. À côté de la musique, j’étais aussi passionné de design et d’informatique. C’était quelque chose qui trottait dans ma tête. »
Louison se rend compte que les métiers tournant autour du web cochent alors toutes les cases désirées dans sa vie professionnelle : indépendance, créativité et stabilité de vie au niveau des revenus. Bref, c’est décidé, ce sera son métier, et la musique son loisir. « J’ai créé mon auto-entreprise il y a un an, avec quelques missions personnelles mais j’ai surtout envie de bien me former avant de me lancer dans le free lance. J’ai encore du chemin à faire. »
Trois semaines en entreprise et deux à l’école
C’est pourquoi Louison a suivi dix mois de formation l’année dernière en web designer au Cefim, une école spécialisée dans le web et les réseaux, un Centre de Formation Professionnel ouvert à tous les niveaux scolaires et tous les âges, pratique pour entamer une reconversion. Une formation intensive équivalente à un bac + 2 qu’il a souhaité compléter cette année par une formation de développeur web dans cette même école avec, à la clé, un contrat d’apprentissage.
« Le développement web, c’est travailler sur des sites plus costauds, appréhender aussi l’aspect back du site, ce qui ne se voit pas, toute la gestion du site », explique le jeune homme. Louison sait où il va : avant de se lancer en solo, il compte faire ses armes plusieurs années dans des structures expérimentées.
Ainsi, il travaille depuis le mois de septembre dans une agence de communication-édition-publicité qui accompagne les entreprises et les collectivités dans leur communication. Et la greffe a pris : « J’aime ce qui se voit et ici je fais principalement du web design et ce qu’on appelle du front. Je fais de l’intégration web, je construis des maquettes de sites internet et on travaille en amont en équipe pour définir le contenu, l’ergonomie… C’est une chance d’avoir cette alternance. »
En plus, cerise sur le gâteau, Louison vient de participer, avec son entreprise, au lancement d’un journal jeunesse et donc du site internet qui va avec. Le webdesigner de l’agence, Fred, son tuteur, l’encadre, tout au long de sa formation. Son contrat d’apprentissage durera un an : trois semaines en entreprise, deux semaines à l’école. Durant cette période, Louison recevra un salaire d’apprenti c’est-à-dire au niveau du SMIC.
« C’est un univers pas du tout scolaire »
À l’école, il apprécie le côté petite classe avec 25 étudiants cette année, et « des formateurs professionnels très compétents et cool. C’est un univers pas du tout scolaire. Par contre, il faut bosser ». Pourquoi Louison a-t-il choisi de se tourner vers le développement alors qu’il est déjà web designer ? C’est que ce sont des domaines en pleine évolution, qui requièrent de multiples compétences, complémentaires et aussi que les débouchés seront meilleurs.
Etre développeur web consiste principalement à créer des interfaces web adaptées pour son client ; webdesigner, plus centré sur l’aspect graphique, consiste à imaginer et intégrer des maquettes au site web. Louison confirme : « J’avais envie d’aller plus loin après ma formation de web designer. Apprendre la multitude de langages informatiques qui existent. Et puis un développeur web est ultra recherché aujourd’hui, plus qu’un webdesigner en tout cas. »
La crise sanitaire et le télétravail qui se développent ne peuvent que lui donner raison. Les débouchés sont certains, si l’on est créatif et entreprenant. Dans le centre de formation de Louison, 81 % des étudiants en développement web ont trouvé un emploi dans les six mois après leur formation et 100 % sont en CDI ; en web design, le taux d’emploi à la sortie s’élève tout de même à 78 %.
Après s’être cherché, avoir tenté différents chemins, appris à mieux se connaître aussi, Louison a donc choisi une voie sûre. À côté de son nouveau métier, il n’oublie pas pour autant son autre passion, la musique. Ayant retrouvé le goût d’entreprendre, « le temps et l’envie », Louison a remonté une association et projette de développer… des playlists digitales partagées !
Texte : Aurélie Dunouau
Photo : tmv