La botanique, source d'inspiration infinie pour l'artiste Christine Arzel
Publié le 25-04-2025 07:14:33 Modifié le 23-04-2025 17:14:31
#VisMaVille Il nous reste quelques jours pour profiter des œuvres de Christine Arzel à la librairie La Boîte à Livres. Quelques jours pour capter la beauté du monde végétal à travers ses tableaux, à travers son regard inspirant.
Pour définir son travail, Christine Arzel a des mots simples : « Grands dessins sur papier. » Sur les murs de la Boîte à Livres jusqu’au samedi 3 mai [*mise à jour 23/04 : l’exposition est finalement prolongée jusqu’au 30 juin*], ses œuvres expriment clarté et simplicité. Des plantes, à l’encre de chine noire, sur des traces colorées réalisées avec la technique de la tempera, ce mélange de pigment et de liant venu du Moyen Âge.
Mais derrière cette simplicité apparente se cache un vrai travail : « J’ai toujours peint sur papier, et bien sûr au début cela se déchirait. Aujourd’hui, je crée un collage de papier, un fond blanc de papier que j’encolle et recouvre d’enduit », explique l’artiste tourangelle. Avec sa grande brosse dans son jardin lorsque le temps le permet, ou au cœur de sa maison de Tours nord selon la météo et la taille de la future œuvre, elle mène ce travail comme on se prépare à méditer.
C’est du moins le mot qui nous vient lorsqu’elle nous confie qu’au centre de ses créations se trouve « ma capacité d’admiration envers la nature » qu’on retrouve au cœur de ses séries de plantes et feuilles poétiques. Point de béatitude niaise cependant : « Ce n’est pas être naïf que d’être conscient des beautés qui nous entourent ! Au contraire : le monde me touche, le mauvais qui s’y déroule aussi, mais je pense que pour affronter l’adversité, on est plus fort quand on sait reconnaître aussi la beauté. »
Cette capacité d’observation devenue pouvoir d’admiration est née dans l’enfance. La citadine tourangelle allait souvent avec ses parents et ses trois frères et sœurs à la campagne. Lorsque sa grand-mère l’envoie s’occuper en créant un herbier, la rencontre avec une couleuvre lui glace le sang.
Est-ce à l’origine de cet herbier pictural qu’elle nous propose désormais ? De cette enfance entre ville et champs, elle a en tout cas gardé son goût pour l’observation : savourer chaque petit détail de la nature qui s’éveille au printemps par exemple. Mais c’est dans son stock de milliers d’images collectées ici et là qu’elle puise lorsqu’elle démarre un nouveau projet.
D’abord le papier, puis la forme de couleur, et enfin le choix du végétal, au coup de cœur, dont elle trouve le modèle dans son imagier personnel. S’il arrive que des botanistes reconnaissent certaines plantes de ses œuvres, ce n’est toutefois pas l’objectif recherché. Rappelons-le, c’est la beauté qui compte… Et son partage avec les autres : « Être dans l’atelier est un travail solitaire, alors j’adore partager. Avec le public, avec les adultes, les ados, les enfants… ».
Sur le parvis de la médiathèque de La Riche l’an dernier pour une immense création au sol, elle avait côtoyé petits et grands venus ajouter leur patte à l’œuvre éphémère. Sa prochaine série sera faite de fond noir et d’actualité prégnante pas toujours marrante, comme ce bateau-hôpital qui naviguait à New York pendant la crise du Covid. Car après tout, « ça aussi, ça fait partie du monde ».
Texte : Emilie Mendonça
Photos : Benoit Rajau