Le Temps Machine : "Une saison avec de grosses dates"
Publié le 19-09-2018 11:57:53 Modifié le 05-04-2019 16:39:30
Il est le nouveau directeur du Temps Machine depuis la rentrée. Rencontre avec le musicien Odran Trumel, 36 ans, qui, après un passage par Londres et Lisbonne, a atterri à Joué-lès-Tours.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
Je viens de Touraine, j’ai grandi à Montlouis. Après avoir fait mes études à Rennes, j’ai travaillé pendant 3 ans dans les collectivités territoriales à la mairie de Nanterre et en parallèle, je faisais beaucoup de musique avec le label Another Record. J’ai aussi vécu 4 ans à Londres, où je travaillais à l’Institut français du Royaume-Uni. Donc davantage dans le secteur culturel. Je jouais beaucoup en Angleterre et ça m’a permis de voir comment s’organise le secteur de la musique là-bas, ça aide ! C’est là qu’on voit à quel point l’accueil des musiciens est différent : ça n’est que du business dans ce pays. Ça peut être assez violent, mais au moins tu joues partout. Et jusqu’en 2017, j’ai occupé la fonction de secrétaire général à l’Institut français du Portugal, à Lisbonne.
Quels sont vos projets pour cette saison au Temps Machine ?
Je ne peux pas trop en dévoiler ! (sourire) Là, ce qui arrive, c’est une saison avec de grosses dates : Arthur H, Eddy de Pretto (les deux sont complets – NDLR), Odezenne, Hyphen Hyphen… On a également du plus roots, du cool avec le rocksteady de Toots and the Maytals le 29 septembre, une soirée électro le 3 novembre. On lancera notre saison le 28 septembre avec Léonie Pernet et Tootard : on ouvrira même la salle sur le parvis !
Et pour 2019 ?
De janvier à juin, je peux surtout dire qu’on bossera dur sur nos deux festivals hors les murs : d’abord Allotropiques début février, où l’on va changer les lieux – toujours insolites bien sûr – et continuer notre partenariat avec La Parenthèse à Ballan-Miré. Ensuite, en mars avec le Petit Faucheux, ce sera Superflux ! Et puis évidemment, on pense toujours à Terres du Son. Bref, on ne s’ennuie pas ! (rires)
Vous parliez du Petit Faucheux et de La Parenthèse… Vous êtes toujours dans cette optique de partenariat, non ?
Oui bien sûr. C’est même l’une de nos missions principales : être aux côtés des autres acteurs locaux. On travaille également avec le Petit Faucheux pour le projet « Des étoiles plein les yeux » : on a uni nos compétences pour proposer à des collèges du département différentes activités. Les profs soumettent des idées autour d’un champ artistique et nous, on aide dans l’accompagnement. Une classe avait par exemple pu réaliser la bande-son d’un film d’animation. On est vraiment sur de l’action culturelle, le travail de médiation, avec ce désir de toujours toucher le public jeune.
Vous êtes bien connu des amateurs de musique puisque vous étiez déjà administrateur de l’association l’ASSO qui organise Terres du Son.
Je suis arrivé administrateur de l’ASSO en mai 2017. J’ai candidaté au poste de directeur au Temps Machine, car l’ASSO y était favorable. C’est quelque chose de plus réglementé, puisque la salle est une SMAC, une Scène des musiques actuelles. Il y a donc un texte du ministère de la Culture, puis une annonce nationale et le projet culturel que je devais présenter et défendre a plu. Je suis donc entré en fonction le 1er septembre 2018.
Quel est le rôle du directeur du Temps Machine ?
Il faut défendre des valeurs et ancrer la structure sur le territoire. Je m’occupe aussi bien de Terres du Son que du Temps Machine qui a un cahier des charges. Mon travail est de faire coïncider les objectifs de la SMAC et du territoire, on continuera dans la même direction. Au quotidien, cela se traduit par un portage du projet, de voir comment on évolue (programmation, communication, volet social…) et on se fait un devoir d’accompagner la scène locale.
Est-ce vrai que, plus jeune, vous vous êtes fait la main lors de scènes ouvertes à Edimbourg ?
Oui c’est vrai ! C’était de l’open mic : tu grimpes sur scène, chantes deux chansons et hop. Ce qui m’a servi. Car chanter en anglais devant des gens qui parlent anglais… c’est différent hein ! (rires) Ça a modifié mon rapport aux paroles.
Quels sont vos genres musicaux de prédilection ?
Au départ, j’ai commencé par Nirvana… Comme quasiment tout le monde de mon âge et qui travaille dans la musique maintenant ! (rires) J’écoutais aussi beaucoup de pop des sixties, comme les Kinks. Maintenant, c’est varié. J’ai toujours cette attirance pour de la pop qui surprend, aussi bien dans le côté mélodique que dans les sons, certaines choses pointues et expérimentales… Dans le « bizarre », j’ai flashé sur Le Singe Blanc par exemple. Ou encore Snapped Ankles qui est passé à Terres du Son. Des mecs déguisés en arbre ! (rires)
Et quels sont vos coups de cœur pour la saison du Temps Machine ?
Odezenne, déjà. Je suis ravi qu’ils jouent chez nous. Comme j’ai vécu à l’étranger, j’ai loupé plein de groupes que tout le monde a déjà vus ici (rires) ! Sinon il y a aussi Altin Gün, Molly Burch et la soirée Holàlà avec Julian Mayorga, Grabba Grabba Tape et Caliza.
Et l’an prochain, on pense à quoi ?
À Allotropiques et Superflux ! Comme je l’ai dit, ce seront deux grands moments pour nous, début 2019. La réflexion sur Terres du Son a également commencé. Les premières annonces devraient être faites d’ici quelques mois, en décembre. Ce festival, c’est tout un travail : sur la programmation bien sûr, mais aussi l’économie, l’environnement, etc.
Comment percevez-vous la vie culturelle tourangelle ?
Elle est extrêmement riche. Déjà sur le plan musical. Il y a de plus en plus de lieux. Ainsi que davantage d’assos ! Les gens y sont investis et hyper motivés. On a un vivier de groupes intéressants, notamment grâce aux écoles comme Tous en scène et Jazz à Tours.
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