Lightpainting : Dominique de Ré, un peintre dans la nuit
Publié le 26-01-2024 13:42:20 Modifié le 23-01-2024 15:47:44
#EPJTMV Entre sa casquette d’ingénieur et celle d’exposant à Montlouis-sur-Loire, Dominique de Ré jongle entre différents rôles. Mais quand la nuit tombe, c’est de son appareil photo et de ses lumières qu’il s’arme, pour pratiquer du « lightpainting ».
« Avant, j’escaladais les murs et je passais par les fenêtres. Puis un jour, j’ai remarqué que 10 mètres plus loin, une porte était ouverte. » Sur ces mots, Dominique de Ré lâche son premier rire. Les fenêtres dont il parle, ce sont celles de ce lieu aux abords de Tours qu’il appelle « la grande halle », pour rester discret. L’ingénieur s’introduit ici pour pratiquer le « lightpainting », passion qu’il a développée il y a 2 ans.
Cette technique de photographie s’appuie sur de longs temps de pauses accompagnés de jeux de lumière. Ils permettent de figer les mouvements de celle-ci. « La lumière est le sujet central de mes photos. Mais elles permettent aussi de mettre en valeur un décor, d’où l’urbex », explique le photographe.
C’est pour sa passion qu’il se dédie à l’exploration urbaine. « Je cherche des lieux, je fais du repérage et je prépare ma performance en amont avant de venir la réaliser de nuit. Je peux passer deux heures sur place s’il le faut. » C’est à 19 h que le rendez-vous a été fixé pour le rencontrer. Il y restera jusqu’aux environs de 21 h.
Et ce ne sont pas que de grands hangars qui passent sous son objectif. « Le street art m’intéresse beaucoup, les lieux historiques aussi ou encore les tunnels ferroviaires », ajoute-t-il. Mais pas question de dévoiler les emplacements, pour éviter qu’ils finissent dégradés.
Et la lumière fut
L’avantage de ces lieux abandonnés, au-delà du décor, c’est l’environnement. Pas question de pratiquer son art l’été en pleine sécheresse dans la nature, car son éclairage principal, c’est le feu. « Ici ce n’est que du béton, il y a même de l’eau qui me permet de jouer avec les reflets. Alors, il n’y pas de risque », explique Dominique de Ré.
Toutes sortes d’éclairages l’accompagnent : des lampes – avec un tas d’accessoires à accrocher pour changer la couleur de la lumière, comme des bouteilles en plastique rouge, des guirlandes ou encore des porte-clés lumineux. Mais son outil principal, c’est un fouet de cuisine attaché à une laisse pour chien et remplie de paille de fer. « Quand je vais commencer, reculez-vous, vos vêtements risquent de prendre feu », lance-t-il sereinement. Il allume la paille, le feu prend, et le spectacle commence.
Texte : Axel Monnier, journaliste en formation à l’EPJT
Photos : Baptiste Villermet, journaliste en formation à l’EPJT