Rencontre avec … Chloé Bodart, architecte du Point Haut
Publié le 22-01-2014 09:53:05 Modifié le 22-01-2014 09:53:05
Associée de l'architecte Patrick Bouchain, elle est à la tête du chantier culturel du Point Haut.
« En septembre 2011, c’était la présentation du projet, nous avons été choisis en mars avec l’intention de se rencontrer, tous les 15 jours avec le pOlau et la Compagnie Off. L’idée, c’était de voir avec les habitants les idées qu’il fallait mettre en avant. Le chantier se déroule en deux temps, avec une problématique : il est toujours occupé. Ceux qui travaillent ici voient le lieu changer, se transformer.
L’idée de ce point haut rouge, c’est qu’il s’ouvre sur la voie ferrée, le troisième fleuve comme il est appelé à Saint-Pierre-dès-Corps. Nous utilisons les mêmes matériaux que l’on peut retrouver dans une zone industrielle, mais ils seront détournés. La taule ondulée, par exemple, au lieu qu’elle soit posée, blanche verticalement, nous en avons fait un grand rond rouge. Tabouret, champignon, tout le monde l’appelle différemment dans le quartier. Les architectes travaillent beaucoup sur Google Earth, ce rond, il sera visible du ciel, voulant dire : c’est ici, c’est là que ça se joue.
Dans un premier temps, la Compagnie Off et le pOlau ont regardé sortir de terre un nouveau bâtiment, en face d’eux. Ils ont ensuite déménagé pour voir leur ancien lieu de travail être désossé, la toiture enlevée et le bâtiment désamianté. Nous avons gardé la salle centrale, ce qu’ils appellent le Coffea. Point névralgique, c’est un lieu de rencontre, de discussions, ouvert.
Nous appelons ce type de projet un chantier culturel avec pour spécificité de pouvoir accueillir des spectacles, des ateliers, des résidences. D’autant plus que chacun avait ses envies : la Compagnie Off, c’est un besoin d’espace, de volume, d’endroit pour stocker, transporter. Le pOlau, lui, avait besoin de pavillons, intimes, isolés, calmes. L’appropriation de ces lieux qui changent, c’est fondamental. Si les occupants se l’approprient, ils feront participer le public qui, à son tour le prendra en main. En réhabilitant ces bâtiments, on touche à leurs tripes, à l’histoire des lieux. J’ai parfois l’impression de venir tout casser, il y a des disputes, des moments forts, des amitiés qui se lient sur ce chantier. »
Catégories : News