Sandra Baujard réalise des « soins suspendus » pour les personnes fragilisées
Publié le 19-05-2022 06:25:24 Modifié le 18-05-2022 09:50:14
#VisMaVille Sandra Baujard est à la tête de Sonara, une association portée sur le bien-être solidaire. Elle rend massages et soins esthétiques accessibles aux personnes les plus vulnérables tout en insufflant de la solidarité.
Le local de Sonara, aux petites salles intimes et accueillantes, est situé au cœur de Tours, au croisement des rues Nationale et du Commerce. « Ce lieu accessible et central, c’était important pour le projet », souligne Sandra Baujard, la fondatrice et coordonnatrice de l’association.
« Déjà que les personnes des quartiers fragilisés se déplacent jusqu’ici et acceptent de recevoir un soin dans un lieu normal, c’est un premier pas vers leur bien-être et leur inclusion. » Bien-être et inclusion sont d’ailleurs les deux objectifs de Sonara, complétés par l’aspect solidarité.
L’association fonctionne selon un concept original : ici, personnes vulnérables mais aussi personnes lambda viennent suivre des cours de yoga, gym posturale, des séances de réflexologie, sophrologie, massage ayurvédique ou d’esthétique. Tous sont mélangés lors des séances collectives et ne savent pas qui est qui.
Certains viennent suivre une séance comme dans n’importe quel autre centre de bien-être et paient leur prestation à tarif normal. D’autres font partie du « programme Sonara ». Ils sont envoyés par des structures sociales et débourseront le prix qu’ils pourront pour leur séance.
« Je me suis inspirée du principe des cafés suspendus, explique Sandra Baujard. Je voulais que ceux qui viennent ici le fassent avec du sens en plus, celui de la solidarité. De 20 à 40 % du prix de leur séance est provisionné pour les soins suspendus, le reste en gros pour le loyer du local. »
Depuis quatre ans déjà, cette graphiste de métier s’est reconvertie dans le projet de sa vie, « mon deuxième bébé », dit-elle. Il lui prend beaucoup de son énergie mais lui donne, à elle aussi, du sens. « Petite, je voulais être assistante sociale, cela m’a rattrapée aujourd’hui, j’avais besoin d’un métier plus tourné vers les autres », sourit cette empathique.
Sandra s’est formée sur le tard en ayurvéda, la médecine indienne, à la réflexologie et sophrologie, ce qui lui permet de dispenser ces soins pour Sonara. « Ces séances de massage individuel permettent un véritable échange avec les personnes qui arrivent recroquevillées parfois et retrouvent le sourire, osent se confier sur leur vie personnelle dans ce moment de détente. Je considère que c’est une première étape dans leur parcours de soin. »
Aujourd’hui, Sandra Baujard tente de développer son association, elle va enfin se rémunérer grâce à une aide de la Région (emploi CAP’Asso). Les liens avec les centres sociaux, le Secours Populaire, Entraide et solidarité et autres structures sociales fonctionnent bien. « Le projet serait aussi d’aller dans les quartiers populaires pour développer des ateliers avec les personnes encore plus vulnérables ».
Texte et photos : Aurélie Dunouau