On a testé pour vous : un cours de sabre laser
Publié le 12-01-2018 18:00:27 Modifié le 12-01-2018 18:00:27
À Tours, une poignée de passionnés pratique le sabre laser. Au gymnase Alfred de Vigny, près des rives du Cher, ils réalisent des combats inspirés de la mythique saga Star Wars. Nous avons assisté à une de ces séances. #EPJTMV
« Attention, là je viens de vous trancher le bras! », lance Adrien, l’instructeur, en nous touchant avec son sabre laser. Deux fois par semaine, des apprentis Jedi s’entrainent ici. Aujourd’hui, ils sont cinq, et nous les avons rejoint, dans l’espoir de passer du bon côté de la force. Lorsqu’on évoque des combats de sabre laser, on pourrait imaginer une bande de « geeks » jouant avec des bâtons en prononçant des phrases cultes. Nous sommes pourtant bien loin de ces clichés au LudoSport. Cette franchise, présente dans différents pays à travers le monde, possède six académies en France. Aujourd’hui, le « clan » de Tours compte une quinzaine d’adhérents. Et nous nous y sommes greffés.
Un sport (presque) comme les autres
À peine arrivé au gymnase, c’est déjà l’heure de l’échauffement.
Car oui, comme le précise Adrien en commençant à trottiner, « le LudoSport, c’est un sport comme les autres. On s’échauffe et on s’étire avant de commencer bien sûr ». Sans perdre de temps, nous enchaînons avec quelques exercices au sol. Malgré l’ambiance sérieuse, les blagues fusent.
Puis Adrien distribue à chacun des sabres laser. Ils sont éteints. « On ne les allume qu’à la fin de la séance pour les combats, sinon ça résonne et ça fait un bruit d’enfer. » Chaque sabre coûte 380 euros. Un investissement de taille. « Attention, si vous faites tomber le sabre, c’est cinq pompes! », prévient-il en souriant. En effet, si les lames en polycarbonate sont solides, les micros dans le manche sont plus fragiles.
L’Italie, pionnière du LudoSport
Arrive l’heure des combats. Les combats justement, parlons-en. « Il y a bien des compétitions au niveau national et international, mais ce sont toujours les Italiens qui gagnent », sourit Adrien. Et pour cause, cette discipline est née en Italie il y une dizaine d’années. C’est pourquoi tous les pas (passo et mezzo passo) , les attaques (destro, fendente…) et les défenses (prima, quarta…) sont en italien. Car non, un combat de sabre laser ne consiste pas à bouger son arme dans tous les sens en espérant ne pas être touché. Tout est codifié, chaque pas est millimétré, l’angle du pied doit être placé dans une certaine position… Rien n’est laissé au hasard. Une véritable chorégraphie. Enfin du moins pour les débutants que nous sommes. Après avoir acquis un peu d’expérience, on peut commencer à improviser quelques pas pour surprendre son adversaire.
Pour ce qui est des points en combat, on effectue un « i » quand on touche l’adversaire en dessous des coudes et des genoux. Toucher ces parties du corps, considérées comme des extrémités, ne rapporte pas de point. Le joueur touché doit juste s’écarter une seconde avant de reprendre et risque pendant cette courte période d’encaisser un « o ». On fait un « o » quand on frôle n’importe quelle autre partie du corps avec son sabre. Un point est alors marqué. Seul interdit : la tête et les « parties intimes » (excepté une attaque qui consiste à toucher le haut du crâne).
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Le but n’est pas de frapper fort, ni de faire mal, mais de maîtriser ses coups. « De toute façon, avec un vrai sabre laser, il suffit de toucher quelqu’un pour lui trancher un membre », explique, pragmatique, Adrien.
Pour gagner un combat, un point important : toujours être en mouvement. Ne jamais s’arrêter, et garder ses distances.« Avant j’étais comme vous, nous explique Kevin, je fonçais dans le tas. Après quelques coups, j’ai compris que c’était mieux de rester un peu éloigné de l’adversaire. »
Une passion pas toujours comprise
Il n’est pas toujours facile de justifier cette passion. « Quand je sors du travail et que mes collègues proposent d’aller boire une bière, je refuse en expliquant que j’ai sport. Quand on me demande quel sport je fais, là ça devient plus compliqué », lance Adrien, amer. « Le LudoSport est une excellente manière de mêler sport et passion », justifie Teva, étudiant de 26 ans en dernière année de psychologie.
Une chose nous tracasse cependant. Pourquoi aucune référence à la célèbre saga dans le nom de la discipline ou dans les attaques ? « C’est à cause de Disney. Ils attaquent en justice n’importe quelle personne osant faire une allusion à Star Wars », explique Adrien. « D’ailleurs, on ne sait pas ce que c’est que Star Wars nous, on s’amuse juste avec des bâtons colorés », enchaîne ironiquement un autre.
Mais ce n’est heureusement pas Disney qui arrêtera ces passionnés. Parole de jedi.
Pablo Menguy et Valentin Jamin
Entrainement le mardi et mercredi, de 20h à 22h. L’inscription à l’année est de 300 euros. Il n’est pas nécessaire d’acheter un sabre, il est fourni à chaque cours. Cours réservés aux plus de 16 ans.
Catégories : Sport