The Witch : ensorcelant
Publié le 14-06-2016 15:50:27 Modifié le 05-04-2019 16:31:46
Véritable tableau pictural, le premier long de Robert Eggers est ensorcelant : plongez chez les sorcières et les puritains avec The Witch, l'un des meilleurs films de genre de ces dernières années.
Partout où il est passé, il a fait sensation. Partout où il a laissé son odeur de soufre, il a exercé une fascination. The Witch, « film d’horreur indé », a eu un succès monumental dans tous les festivals. Gérardmer, Sundance, etc., tous ont succombé à cette noirceur satanique qui enveloppe le premier long-métrage de Robert Eggers.
The Witch se base sur une histoire vraie. Nous ramène en 1630, en Nouvelle-Angleterre. L’époque de la chasse aux sorcières, durant laquelle un couple dévot doit vivre à la limite de la civilisation. Le père et la mère portent toute la tristesse du monde sur leurs épaules : leur nouveau-né a mystérieusement disparu. Peu à peu, parents et enfants vont se dresser les uns contre les autres. En cela, The Witch ne plaira clairement pas à tout le monde. Parce qu’il est exigeant. Parce qu’il sort des sentiers battus. Et qu’il est bien loin des productions pathétiques tournées à la chaîne sans respect de son public (les Paranormal Activity et consorts).
The Witch est noir, très noir. Malsain. Rugueux. Magnifié par une photographie extraordinaire (plastiquement, c’est somptueux), drapé dans une ambiance grisâtre et austère, The Witch ensorcelle. On pense parfois à Shining (pour cette folie insidieuse), à The Thing (ce lent suspens qui peut désarçonner) : ce n’est pas de l’horreur stricto sensu. The Witch est simplement mental. Un grand film basé sur la suggestion. Et c’est terriblement malin.
Aurélien Germain
« Horreur/épouvante », de Robert Eggers (USA/Canada). Durée : 1 h 33. Avec Anya Taylor Joy, Ralph Ineson, Kate Dickie…
NOTE : 4/5
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zV3SIf3-dsc[/youtube]
Catégories : Ecrans